Des agriculteurs ontariens craignent les effets d’un projet de loi sur le logement
Radio-Canada
Des agriculteurs de l’Ontario s’opposent à un projet de loi du gouvernement Ford qui permettrait la subdivision de terres agricoles. Les fermiers craignent une construction résidentielle accrue sur des terres fertiles et une dénaturation des régions rurales.
Le projet de loi 97 vise à revoir les règles de zonage pour contrer la pénurie de logements en Ontario.
Parmi les mesures proposées, le gouvernement provincial permettrait aux municipalités de fractionner de grandes terres agricoles en plus petites parcelles pour faciliter la construction d’habitations.
Les agriculteurs estiment que l’initiative accélérerait la perte de terres cultivables au profit d’espaces résidentiels qui cohabiterait difficilement avec les fermes existantes.
Wayne Caldwell, agriculteur et professeur d'aménagement des espaces ruraux à l'Université de Guelph, juge que la mesure contribuerait à l’étalement urbain.
Dans le comté de Huron et dans le comté de Middlesex, on s'attend à ce que ça crée plus de 20 000 lots résidentiels à la campagne. Imaginez ce que ce serait d'être agriculteur dans ce contexte , plaide-t-il.
M. Caldwell juge que la présence d’habitations près des fermes limiterait la capacité des fermiers d’étendre le territoire disponible à leurs élevages. Les machines agricoles auraient également plus de difficulté à circuler, selon lui. C'est sans oublier les potentielles plaintes de résidents mécontents de l’odeur du fumier.
Ces enjeux deviennent ceux des agriculteurs, dit-il. Historiquement, ils ont dû composer avec ces défis, mais avec très peu de résidents autour d’eux.
La Fédération de l'agriculture de l'Ontario et le Syndicat national des cultivateurs du Canada sont impliqués dans cette lutte. Ils incitent les agriculteurs à faire part de leurs craintes à leur député et au ministre des Affaires municipales et du Logement, Steve Clark.