COVID-19 : l’Afrique du Sud planche sur le premier vaccin à ARN messager du continent
Radio-Canada
L'Afrique du Sud, qui milite pour un accès équitable aux vaccins contre la COVID-19, s'est lancée dans la conception d'un premier vaccin africain à ARN messager (ARNm), pour mettre fin à la dépendance du continent à l'égard des pays riches.
La technologie innovante de l'ARNm consiste à injecter dans l'organisme des brins d'instructions génétiques qui dictent aux cellules du patient ce qu'il faut fabriquer pour lutter contre la maladie. Le procédé est utilisé par les laboratoires américains Moderna et Pfizer-BioNTech pour leurs vaccins anti-COVID.
Soutenue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'entreprise sud-africaine de biotechnologie Afrigen, basée au Cap, mène un projet pilote qui fera appel à l'ingénierie inverse à partir d'un vaccin déjà existant, pour reconstituer une formule proche du vaccin à ARNm de Moderna.
Les premières doses devraient être prêtes pour des essais cliniques d'ici un an, selon la directrice d'Afrigen, Petro Terreblanche. Des négociations sont en cours pour obtenir un contrat de licence avec le géant pharmaceutique américain pour la production.
La recherche et le développement dans les installations ultramodernes, qui ont coûté près de 11 millions de dollars, ont commencé il y a trois mois.
À ce jour, à peine 5 % des Africains éligibles sont entièrement vaccinés. Largement à la traîne par rapport au reste du monde, l'Afrique est fortement dépendante des importations et des dons de doses des pays riches.
L'amère leçon que nous avons tirée de cette pandémie est que l'Afrique est presque entièrement dépendante des vaccins produits en dehors du continent, a déclaré à l'AFP Richard Mihigo, coordinateur chargé des vaccins à l'OMS Afrique.