COP27 : désaccords persistants à l’orée de la dernière ligne droite
Radio-Canada
À quatre jours de la fin prévue de la COP27, il reste « beaucoup de travail » pour surmonter les divisions entre pays riches responsables du réchauffement et pays pauvres qui réclament de l'aide pour y faire face, a prévenu lundi le président de la conférence de l'ONU sur le climat.
Nous avons terminé sur certaines questions, mais il reste encore beaucoup de travail si nous voulons obtenir des résultats significatifs et tangibles dont nous pourrons être fiers. Il faut maintenant changer de vitesse, a exhorté Sameh Choukri, président de la COP27, lors d'un bref point d'étape en ouverture de la dernière ligne droite de la conférence mondiale sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte, prévue jusqu'à vendredi.
Le chef de la diplomatie égyptienne a listé les points litigieux, soit tous les chapitres importants: l'atténuation (baisse des émissions), l'adaptation aux effets prévisibles du changement climatique et les finances, notamment pour les pertes et dommages déjà inévitables, qui frappent souvent les pays les plus pauvres, moins responsables du réchauffement.
Simon Stiell, patron de l'agence ONU-Climat, a fait écho à cette liste dans un tweet : Les peuples et la planète attendent de ce processus qu'il tienne ses promesses. Et d'appeler à construire les ponts nécessaires pour progresser sur [la limitation du réchauffement] à 1,5°C, l'adaptation, le financement et les pertes et dommages.
Il y a un an, à la précédente COP à Glasgow, quelque 200 pays s'étaient engagés à maintenir en vie l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, c'est-à-dire limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, en rehaussant leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre pour la COP27.
Mais seuls une trentaine l'ont fait, mettant la planète sur la voie au mieux d'un réchauffement de +2,4°C. Et la première semaine de la COP27 n'a pas vu beaucoup d'annonces, à l'exception du Mexique.
Selon plusieurs observateurs, la Chine et l'Arabie saoudite ont même fait savoir leur réticence, déjà exprimée dans le passé, à voir dans la déclaration finale la référence à l'objectif de +1,5°C, insistant sur le principal objectif de l'accord de Paris de nettement en dessous de +2°C.
La plupart des pays ici n'ont pas l'intention de revenir en arrière, a insisté l'émissaire spécial américain pour le climat, John Kerry, mais les décisions se prennent par consensus et un pays peut à lui seul bloquer la machine.
Poussant toujours pour plus d'ambitions, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, à la veille d'un sommet du G20 à Bali, a appelé lundi les 20 pays responsables de 80 % des émissions à mettre en place un plan commun pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.