Conflits armés : le chef de l’ONU dénonce « l’échec » du monde à protéger les civils
Radio-Canada
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé mardi « l'échec » de la communauté internationale à « protéger » les civils des conflits armés, le nombre de victimes de combats et de leurs conséquences humanitaires ayant augmenté de plus de 50 % entre 2021 et 2022.
La vérité est terrible : le monde est en train d'échouer à remplir ses engagements pour protéger les civils, des engagements consacrés par le droit humanitaire international, a tonné le patron des Nations unies devant le Conseil de sécurité.
Le Conseil s'est réuni mardi, à la demande de la Suisse qui le préside ce mois-ci, pour débattre d'un rapport de M. Guterres sur la protection des civils dans les conflits armés.
D'après ce document, en 2022, les Nations unies ont enregistré au moins 16 988 décès de civils dans 12 conflits armés, soit une augmentation de 53 % par rapport à 2021.
Rien qu'en Ukraine, les Nations unies ont comptabilisé 7957 civils tués et 12 560 blessés, même si ces chiffres sont probablement plus élevés, selon M. Guterres.
Assis à côté de l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia, dont le pays livre une guerre à l'Ukraine depuis 15 mois, le chef de l'ONU s'est indigné du recours dans les conflits aux armes explosives dont 94 % des victimes dans des zones peuplées sont des civils.
Devant les 15 membres du Conseil de sécurité, la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a quant à elle martelé qu'en ce moment, d'innombrables civils vivent un enfer dans des conflits à travers le monde.
À tout instant, le prochain missile peut détruire leur maison, leur école, leur clinique et tous ceux qui s'y trouvent. Chaque jour, leurs êtres chers peuvent être agressés, violés, arrêtés, torturés. Chaque semaine, ils peuvent manquer de nourriture ou de médicaments, a égrené la diplomate.
À propos des conséquences humanitaires des guerres, M. Guterres a dit estimer que l'an dernier, plus de 117 millions de personnes ont souffert d'une faim aiguë.