Caviardage excessif : la FPJQ redemande une refonte de la loi d’accès à l’information
Radio-Canada
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) demande encore une fois une refonte rapide de la loi sur l’accès à l’information du Québec à la suite de l’envoi de documents entièrement caviardés à un journaliste de Radio-Canada.
Mercredi, Radio-Canada a révélé qu’un avis éthique avait été diffusé à l’interne, le 29 décembre dernier, pour informer le gouvernement sur la pertinence d’instaurer à nouveau un couvre-feu au Québec face à la montée des cas de COVID-19.
L’avis éthique sur le couvre-feu avait cependant été entièrement caviardé avant d’être envoyé au journaliste Thomas Gerbet à la suite d’une demande faite en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels (Nouvelle fenêtre).
Le document de deux pages a par la suite été diffusé sans caviardage, révélant qu’il était défavorable au couvre-feu.
Le président de la Fédération professionnelle des journalistes du QuébecFPJQ, Michaël Nguyen, a dénoncé cette pratique dans un communiqué (Nouvelle fenêtre) diffusé vendredi. Pour lui, il s’agit d’un des nombreux exemples qui démontrent que la loi doit être revue.
Ce genre de cas, sans dire que c’est la norme, ça arrive régulièrement, a soupiré M. Nguyen en entrevue samedi, ajoutant que la Fédération professionnelle des journalistes du QuébecFPJQ mène actuellement un sondage à ce sujet. C’est tellement risible que les journalistes qui reçoivent ces documents entièrement caviardés les exposent souvent sur les réseaux sociaux, a-t-il ajouté.
Outre l’absurde, ça fait juste augmenter le cynisme de la population, selon M. Nguyen. Ça donne de l’eau au moulin des gens qui sont antimesures sanitaires et qui pensent que c’est un vaste complot.
Ce n’est pas la première fois que Radio-Canada se bute à une fin de non-recevoir du gouvernement Legault après avoir fait des demandes d’accès à l’information. Ça a notamment été le cas récemment concernant des dépenses liées à la pandémie et des documents sur la qualité de l’air dans les écoles.
Le problème avec la loi d’accès à l’information, c’est qu’au fil des années c’est passé d’une loi pour rendre les documents publics à des avocats d’organismes qui essaient de trouver des raisons pour que ce ne soit pas public, pour cacher le maximum, a déploré M. Nguyen. On trouve que ça a détourné l’esprit de la loi, et c’est pour ça que c’est important, je pense, de la dépoussiérer.