Cate Blanchett critique « la pyramide patriarcale » des prix d’Hollywood
Radio-Canada
Cate Blanchett s’en est prise dimanche à « la pyramide patriarcale » des remises de prix à Hollywood, souhaitant un changement de toute « la structure », lorsqu'elle a reçu le trophée de la meilleure actrice décerné à Los Angeles par l’organisation Critics Choice Association.
L'actrice australo-américaine figure en tête de la course aux Oscars grâce à son rôle dans le film dramatique Tár, pour lequel elle avait déjà remporté la semaine dernière le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique. Elle y incarne une cheffe d'orchestre homosexuelle impitoyable, au sommet de son art et dont la vie se désagrège.
Qu'est-ce que c'est que cette pyramide patriarcale qui fait que quelqu'un se lève ici? a-t-elle lancé devant une salle comble. Pourquoi ne pas simplement dire qu'il existe de multiples performances féminines qui sont de concert et forment un dialogue les unes avec les autres? Nous devrions cesser cette course de chevaux télévisée.
Chacune des femmes, qu'il s'agisse de télévision, d'un film [...], ou d'une publicité pour les tampons, vous accomplissez toutes un travail superbe, qui est pour moi une source d'inspiration continuelle, a-t-elle ajouté. Alors, merci. Je partage [ce trophée] avec vous toutes.
Cate Blanchett pourrait remporter le 12 mars son troisième Oscar, après avoir été récompensée pour son travail dans Blue Jasmine (2014), de Woody Allen, et L’aviateur (Aviator, 2005), de Martin Scorsese.
Militante de la cause féministe, Cate Blanchett interprète dans Tár un personnage narcissique et tyrannique qui n'est pas sans rappeler les scandales sexuels dénoncés par le mouvement #MoiAussi, à une différence près : Lydia Tár est une femme et lesbienne.
La Critics Choice Association a par ailleurs attribué le prix de meilleur acteur à Brendan Fraser pour son rôle de professeur obèse et reclus chez lui dans La baleine (The Whale), de Darren Aronofsky.
Après avoir connu le succès il y a une vingtaine d'années avec des films comme La momie (The Mummy), l'acteur américano-canadien a eu une période d'oubli relatif. J'étais dans le désert [...], mais tu m'as trouvé, a dit l'acteur à l'intention du réalisateur, lors d'une intervention pleine d'émotion.
Le prix du meilleur film a été attribué à la comédie surréaliste et déjantée Tout, partout, tout à la fois (Everything Everywhere All at Once). Plusieurs autres prix décernés sont liés à cette œuvre : meilleur réalisateur pour Daniel Kwan et Daniel Scheinert, ainsi que meilleur scénario original, meilleur montage et meilleur second rôle pour l'acteur Ke Huy Quan.