Aux États-Unis, la fin du droit à l'avortement menace l'accès à certains médicaments
Le Journal de Montréal
Quand Melissa, une infirmière vivant dans l'État américain de l'Alabama, est allée chercher la semaine dernière son traitement habituel contre la polyarthrite rhumatoïde, on lui a répondu que le médicament était « mis de côté » en attendant que le pharmacien confirme qu'elle n'allait pas l'utiliser pour déclencher un avortement.
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« Il m'a dit "Il faut que je vérifie si vous êtes sous contraception". Mais qu'est-ce qu'il raconte? » a-t-elle alors pensé.
Melissa, la quarantaine et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, est finalement parvenue à récupérer le médicament en appelant son médecin.
« Je suis passée le prendre quelques heures plus tard, mais je me suis sentie attaquée », a-t-elle raconté à l'AFP depuis cet État du Sud des États-Unis, ajoutant avoir subi il y a six ans une hystérectomie -- un retrait partiel ou total de l'utérus. Selon elle, son absence de contraception récente pourrait avoir poussé le pharmacien à penser qu'elle pouvait être enceinte.
Des cas similaires ont émergé depuis la décision historique de la Cour suprême, le 24 juin, supprimant le droit constitutionnel à l'avortement et, dans la foulée, la décision d'États conservateurs d'interdire ou de restreindre fortement l'accès à l'IVG.
Au coeur du problème, le méthotrexate, qui permet de limiter les inflammations et est couramment utilisé contre des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde. Il permet de stopper la division cellulaire et est également utilisé à haute dose contre le cancer.