Après la guerre, la précarité pour les réfugiés ukrainiens à Montréal
Radio-Canada
À l’église catholique ukrainienne Saint-Michel-Archange, rue D’Iberville, à Montréal, Ivan Toporivskyy consulte des dépliants informatifs d’aide à l’emploi, déposés sur une table.
Ils sont à la disposition des réfugiés qui viennent chercher un peu d’aide et de réconfort dans ce lieu de culte transformé en centre de dons, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il y a près d’un an.
Quand on lui pose la question, le grand homme, originaire de Tchortkiv, dans l’ouest de l’Ukraine, acquiesce vivement, en ukrainien : Tak, tak. Ça a été dur financièrement depuis son arrivée au Canada, le 24 novembre 2022.
Après un mois à l'hôtel, offert par la Croix-Rouge canadienne, Ivan a trouvé un logement pour lui, sa femme et deux de ses enfants — son aînée vit en Italie. Un 4 1/2 dans le quartier Côte-des-Neiges, pour lequel il a dû payer trois loyers en avance, une pratique illégale au Québec.
Il n’y a pas de meubles, pas de cuisinière ni de frigo. C’est difficile de payer trois mois à l’avance et d’acheter tout ça, dit-il, fraîchement emménagé.
La famille bénéficie d’une allocation mensuelle de 1440 $ du gouvernement du Québec et a reçu une aide ponctuelle de 9000 $ du gouvernement canadien. Mais ce n’est pas suffisant. Ivan a besoin d’un travail.
J’ai déjà fait beaucoup de demandes d’emploi, j'espère qu’on va m’appeler, parce que la vie est très chère ici, constate ce camionneur de formation, qui cumule 20 ans d’expérience dans les secteurs de la construction et de l’immobilier.
Qui plus est, ni lui ni sa femme n’ont d’économies. Une situation semblable à celle de beaucoup de familles ukrainiennes : selon l’ONU, 43 % d’entre elles avaient complètement épuisé leurs économies au mois de décembre.
Nous mangeons du fast-food parce que le prix de la nourriture est élevé, se désole Ivan, qui a le sentiment de recommencer sa vie, à 40 ans.