5 questions à la productrice au contenu de «La belle tournée»
Le Journal de Montréal
Avec à son CV des productions comme Star Académie, L’été indien ou La Voix, Marianne est la fille des grands rendez-vous. On lui doit Révolution, projet qu’elle a porté de la conception à la promotion et la vente et dont elle prépare la saison 4. Elle collabore aussi avec l’équipe de Céline Dion à certains égards. Voilà qu’elle sillonne le Québec pour nous en montrer ses beautés et nous faire entendre les voix qui sont issues de toutes ses régions avec la deuxième saison de La belle tournée.
Dans chacune des régions, la scène est montée à un endroit emblématique qui la met en valeur. Est-ce facile de s’y installer ?
La scène est conçue pour que l’on voie à travers. C’est donc le paysage qui en est la toile. Nous devons trouver un paysage qui est non seulement beau, mais qui est représentatif aux yeux des locaux et qui inspire à la découverte. Pour l’aspect contenu, il y a plein de belles possibilités. On a toujours notre première shot de drone qui montre un lieu emblématique. Mais pour l’aspect logistique et pour tout ce qui est technique, ce n’est pas toujours évident. Nous sommes 80 à 85 personnes sur la route pour assurer le tournage de l’émission. On tourne deux jours. Pendant le montage de la scène, nous tournons les reportages puis, le lendemain, ce sont les captations. Mais il faut aussi penser à la régie, aux éclairages, aux salles d’appoint. Tout en restant conscients et soucieux de l’environnement. Nous devons aussi nous plier aux aléas de la météo qui nécessitent qu’on ajuste l’horaire s’il y a menace de pluie. Et le mont Royal, tu le veux de nuit pour voir les buildings illuminés, mais un lac se tourne de jour.
Les invités ont toujours un lien avec la région. Comment fonctionnez-vous pour les dénicher ?
C’est un beau travail de booking. Beaucoup d’artistes sont loquaces par rapport à leur région. Mais on ne se limite pas à ceux qui en sont natifs ou qui y ont été élevés. Parfois, la région a été un coup de cœur pour un artiste, il a été au centre d’un événement marquant. D’autres fois, c’est une de leurs œuvres qui en parle. Il y a toujours un lien. Marie-Denise Pelletier, par exemple, s’est installée aux Îles-de-la-Madeleine, mais c’est aussi là qu’elle avait tourné le clip Tous les cris, les SOS. L’émission nous permet aussi de mettre en lumière des personnalités qu’on voit moins sur nos ondes. Aux Îles, notre segment Carte postale est Georges Langford, un Madelinot qui a une grande carrière. On lui doit Le frigidaire que chante Tex Lecor. C’est l’occasion d’élargir nos horizons.
Qui choisit les chansons ?
Nous avons fait des préentrevues afin de connaître les chansons significatives de chacun. En sachant avec qui ils seront sur l’émission, certains artistes manifestent le désir de faire des duos, des trios. Nous avons aussi nos propres fantasmes au contenu. C’est un show qui se construit vraiment de façon organique. Il est fait dans la convivialité. Je garde un souvenir mémorable de Richard Séguin, Édith Butler et Étienne Coppée qui chantent dans une mine à Val-des-Sources en Estrie.
Comment choisissez-vous les entreprises locales qui y sont mises de l’avant ?
On priorise des entreprises innovantes qui représentent bien la région. On souhaite mettre en valeur des gens qui font une différence dans leur communauté. C’est important aussi d’avoir une vision globale de la saison pour avoir un équilibre entre le type de produits et d’activités. C’est un puzzle. On fait une visite express du Québec. Nous n’avons pas la prétention de dire que l’on découvre l’entièreté d’une région. La Montérégie, c’est grand ! Les distances sont longues. Une saison complète serait nécessaire pour chaque région. On assume le clin d’œil.