35 ans après la décriminalisation de l’avortement, les défis d’accès persistent au N.-B.
Radio-Canada
Le 28 janvier 1988, la Cour suprême du Canada décriminalisait l’avortement. Aujourd’hui, 35 ans plus tard, la question divise toujours dans la société. Au Nouveau-Brunswick, des défis d’accès à l’avortement persistent, selon le regroupement féministe du Nouveau-Brunswick (RFNB).
Julie Gillet, la directrice générale de l’organisme, rappelle que l’avortement est fondamental pour les droits des femmes, pour leur autonomie, pour avoir le contrôle sur leur vie . Mais malgré sa légalisation, l’accès à l’avortement varie fortement au pays.
Au Nouveau-Brunswick, il persiste des défis. Il y a beaucoup de barrières géographiques, financières , explique Julie Gillet.
Les avortements chirurgicaux ne sont pratiqués que dans quatre endroits dans la province. Ils sont couverts par l’assurance-maladie dans trois d’entre eux : dans les deux hôpitaux de Moncton et à celui de Bathurst.
Ça laisse beaucoup de monde très loin d’un hôpital où on pratique l’avortement , souligne la directrice générale du RFNB.
Ils sont également pratiqués à la Clinique 554, un établissement privé de Fredericton, mais n’y sont pas remboursés (Nouvelle fenêtre). Ça ne serait pas un coût économique très important pour la province de faire cela , estime Julie Gillet.
Jusqu’à récemment, pour obtenir un avortement à l’hôpital dans la province, il fallait que deux médecins donnent leur autorisation. Une barrière qui n’a été levée qu’en 2014.
Depuis 2017, le Nouveau-Brunswick a cependant été la première province du pays à offrir gratuitement la pilule abortive. Mais trop de femmes ignoreraient encore qu’il s’agit d’une option.
La directrice générale du RFNB regrette les relations compliquées avec le gouvernement provincial actuel. On ne parvient pas à établir des dialogues. [...] Le premier ministre ne veut pas faire avancer ce dossier-là .