À qui profite la hausse des prix de la viande de bœuf?
Radio-Canada
Une nouvelle étude commandée par les Beef Farmers of Ontario, une association qui regroupe des éleveurs de bovins de l’Ontario, suggère que les éleveurs de bovins ne profitent pas nécessairement des prix élevés du bœuf au détail.
Selon les données de Statistique Canada, depuis le début de la pandémie, en mars 2020, le prix du bœuf a considérablement augmenté, de 6 % pour un kilo de bœuf haché à 24 % pour certaines coupes de bœuf de qualité supérieure.
Alors que les clients sont choqués par les prix à l'épicerie ou au restaurant, la part de l'augmentation des prix pour les éleveurs comme Belinda Bowman, propriétaire de BB Cattle Co basée à l'extérieur de Lucan, en Ontario, se perd quelque part entre le champ et l'assiette.
Si vous regardez cela, je ne dirais pas que nous avons gagné 25 % en termes d'animaux que nous dépeçons pour le commerce de gros , déclare-t-elle, notant que le coût d'un boisseau de maïs, un ingrédient clé pour l'alimentation du bétail, a augmenté de 40 % au cours de la dernière année.
« Comme tout en ce moment, nos coûts ont également augmenté. »
Selon l'étude, il y a un écart croissant entre le prix que les abattoirs paient pour les bovins d'éleveurs comme Mme Bowman et le prix que les détaillants, comme les épiceries ou les boucheries, paient pour le bœuf en gros.
L’étude suggère qu’entre 2016 et 2021, le prix des bovins est resté relativement stable, n'augmentant que de 2,8 %, alors que sur la même période, le prix du bœuf en gros a augmenté de 27 %, soit, un taux près de 10 fois plus élevé.
Kevin Grier est l'auteur de l'étude. Cet économiste basé à Guelph, en Ontario, analyse la relation entre les prix du bétail et de la viande depuis des décennies.
Historiquement, les prix du bœuf et du bétail vont de pair, l'un va, l'autre aussi, mais ces dernières années, cette relation s'est brisée, explique-t-il.