À la rencontre de John Schneider, le gérant nouveau genre des Blue Jays
Radio-Canada
DUNEDIN – John Schneider raconte l'anecdote du moment où il a pris sa retraite du baseball professionnel avec un large sourire. On ne devine pas le moindre regret. Quinze ans avant de devenir le gérant des Blue Jays de Toronto, il était alors un receveur dans l'organisation, plus tout à fait un espoir, amoché par les blessures et confronté à la réalité qu'il ne jouerait probablement jamais dans le baseball majeur.
C'était lors d'un match présaison en 2008. J'avais en quelque sorte déjà pris ma décision après une semaine à bien y penser. Je jouais encore, mais je blaguais avec le gérant de l'équipe que si jamais je frappais un coup de circuit, il allait avoir besoin d'un receveur supplémentaire ce jour-là, raconte-t-il.
Schneider, à l'époque âgé de 28 ans, n'était pas reconnu pour être un frappeur très puissant. Il n'avait jamais cogné plus de six coups de circuit en une saison dans les ligues mineures.
Il n'était plus non plus au sommet de sa forme, le résultat de sept commotions cérébrales et de deux opérations au dos.
À ma deuxième présence au bâton, le compte est d'une balle et aucune prise contre un lanceur gaucher dont je ne me souviens plus du nom et je frappe un circuit!, dit-il, toujours surpris.
« J'ai croisé le marbre, ai littéralement retiré mes crampons et les ai accrochés à la clôture dans l'abri des joueurs. La manche suivante, j'étais entraîneur au premier but. C'était une belle façon de mettre fin à ma carrière. »
Aujourd'hui, le natif de Lawrenceville, au New Jersey, a 43 ans et se trouve là où il rêvait d'être à partir de ce moment. Schneider est le gérant de l'équipe des ligues majeures de la seule organisation qu'il ait connue dans le baseball à travers sa carrière.
J'étais gérant sur les terrains du fond [du centre d'entraînement des Blue Jays] il y a 10 ans [avec une équipe des ligues mineures]. J'ai tranquillement gravi les échelons, évolué et rencontré des gens incroyables qui m'ont aidé au fil du temps. Être maintenant dans cette position est quelque chose que je chéris énormément, a-t-il confié lors d'un entretien exclusif avec Radio-Canada jeudi en marge du camp d'entraînement de l'équipe en Floride.
John Schneider a fait ses classes, passant du niveau le plus faible du baseball professionnel au plus élevé sans jamais vraiment sauter d'étapes. Le sort a d'ailleurs voulu qu'il soit le gérant de Vladimir Guerrero fils, Bo Bichette et plusieurs autres joueurs de l'édition actuelle des Blue Jays au niveau AA. Ils en étaient alors tous à leurs débuts.