
«Tableau d’une exécution»: Sylvie Drapeau «trop gourmande» pour refuser un rôle plus grand que nature au Théâtre du Rideau Vert
Le Journal de Montréal
L’an dernier, Sylvie Drapeau confiait vouloir se faire moins présente sur les planches pour consacrer plus de temps à sa carrière d’auteure. Mais alors qu’elle tient présentement la vedette de Tableau d’une exécution, force est de constater qu’elle est revenue sur sa décision. «Je suis trop gourmande, je n’arrive pas à refuser des projets comme celui-là», avance-t-elle en ricanant.
«Je suis rendue à l’âge où je veux ralentir un peu le théâtre, surtout qu’on me confie des rôles extrêmement exigeants. Mais quand on m’envoie un texte irrésistible comme celui de Tableau d’une exécution, je ne peux pas passer à côté! Alors tant pis pour moi», poursuit-elle d’un ton rieur.
En effet, la comédienne de 63 ans mord dans des partitions particulièrement exigeantes depuis quelque temps. L’an dernier, c’est dans la peau du personnage titre de Mademoiselle Agnès – une critique âpre et désillusionnée – qu’elle foulait les planches du Théâtre du Rideau Vert. Ces jours-ci, elle est de retour sur cette même scène pour incarner Galactia, peintre italienne d’une rare intensité dans la défense de ses convictions.
Alors qu’on l’engage pour peindre une fresque commémorant la victoire de la Sainte Ligue au terme de la bataille de Lépante, c’est plutôt la boucherie de cette guerre qu’elle cherchera à mettre en relief.
Le nom du personnage de Galactia, librement inspiré de l’artiste baroque Artemisia Gentileschi, n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard.
«Cette femme est vaste comme une galaxie. Un personnage comme celui-là, c’est un grand cadeau qu’on m’offre... mais ça demande énormément de travail pour préparer un tel rôle. Galactia est tellement énergivore qu’elle a pris tout de moi dans les derniers mois, il n’y avait plus de place pour rien d’autre durant l’été», indique Sylvie Drapeau.
Une fois les représentations de Tableau d’une exécution bouclées, la comédienne reviendra-t-elle à l’écriture? Pas immédiatement. On la verra bientôt dans la pièce Tupqan, d’abord présentée à Ottawa en novembre, puis sur la scène du théâtre Duceppe, en mars prochain.
Une fois ce projet terminé, elle pourra reprendre sa plume... à moins qu’un autre rôle «irrésistible» ne vienne tirailler sa gourmandise?
«Je ne pense pas. Les projets de théâtre sont prévus longtemps d’avance, alors je sais que je serai libre pour retrouver l’écriture. Ça fait longtemps qu’elle m’attend; elle est patiente, mais elle a quand même ses limites! Mon projet est décidé, il ne me reste plus qu’à y plonger», avance Sylvie Drapeau.
