«Je ne veux pas qu’on “joue” avec moi, je ne suis pas un objet»
Métro
«Je suis au paradis ici comparé à là d’où je viens», laisse tomber Mathilde* pour qualifier son expérience Chez Doris, organisme qui répond aux besoins de femmes en situation d’itinérance.
Mathilde est arrivée le mois dernier à Montréal, fuyant la République du Congo, où elle subissait de multiples formes de persécution et de violence dans un mariage polygame à un homme influent.
Cette situation intenable a poussé Mathilde à manifester certains signes d’insubordination.
Une insubordination sévèrement punie. Le père de son mari, détenant lui aussi un certain pouvoir politique, lui a enlevé son nouveau-né, qu’elle n’a jamais revu depuis. Son fils est aujourd’hui âgé de 11 ans.
La Congolaise a aussi laissé derrière elle ses trois autres enfants de 15, 16 et 18 ans en fuyant son pays.
En mai 2022, en représailles à un autre épisode de résistance de Mathilde, son mari et son beau-père l’ont fait incarcérer dans une prison de Brazzaville, capitale de la RDC.
Mathilde explique que sa cellule sans fenêtre était à peine plus grande que le bureau du refuge de Chez Doris dans lequel Métro l’a rencontrée. «J’entendais seulement le bruit des avions», illustre-t-elle quant à son seul contact avec le monde extérieur.