« Génocide » dans les pensionnats : un mot vide selon des autochtones
Radio-Canada
L'utilisation du mot génocide par le pape François pour qualifier ce qu'ont subi les autochtones dans les pensionnats est loin de réconcilier certains autochtones, comme Quentin Condo, avec le clergé catholique.
M. Condo, rappeur de profession, est un Micmac de Gesgapegiag, une communauté autochtone de la Gaspésie. Il considère que les mots utilisés par le pape François dans le cadre de sa visite au Canada seront vides de sens s'ils n'engendrent pas des gestes de réparation concrets.
Celui qui crée de la musique sous le pseudonyme Q-052 n'a pas été convaincu par la visite papale au Canada.
Ça ne change pas grand-chose. On entend beaucoup de mots depuis les dernières années des politiciens et de l'Église, qui veulent offrir leurs excuses. Ce qui va être plus important, ce sont les actions qui vont suivre, s'il y en a. Je n'ai pas beaucoup confiance.
« Ça a été fait pour pouvoir dire ensuite que nous acceptons ce que l'Église a fait. »
Quentin Condo sera à l'affût des actions posées par le Vatican dans le futur pour donner suite aux paroles prononcées par le souverain pontife en sol canadien.
« Peut-être que je vais manger mes mots, je l'espère, mais on va voir. »
C'est juste du politique. Stephen Harper et Justin Trudeau ont fait la même chose. On est habitués à ça, on a beaucoup d'expérience avec ces choses-là. [...] J'ai joué beaucoup dans la politique, je connais le jeu. Je comprends qu'il y a des mots vides, a-t-il conclu.