Vaccination et grossesse : deux femmes enceintes racontent leur décision
Radio-Canada
Aucun doute ne régnait dans l'esprit d'Hannah Beland au sujet de la vaccination. Au mois de juin, alors que son conjoint et elle songent à fonder une famille, elle décide d’obtenir ses deux doses de vaccin contre la COVID-19. « Je tenais à être vaccinée [au moment de tomber enceinte] pour être prudente », raconte la future mère, aujourd’hui enceinte de huit semaines.
Je travaille aussi dans une garderie et puisque les enfants ne peuvent pas se faire vacciner, je voulais faire ma part pour les protéger, déclare Hannah, qui habite à Dieppe.
L’obstétricienne-gynécologue à l’Hôpital de Moncton, Ariadna Grigoriu, soutient que les vaccins des compagnies de Pfizer-BioNTech et de Moderna – qui sont des vaccins à ARN messager – ont réussi à démontrer leur efficacité dans cette tranche de la population depuis la première étude publiée en avril, où l'on a inclus plus de 35 000 femmes enceintes à tous les stades de grossesse.
Le vaccin d'AstraZeneca ne fait pas partie de la liste de vaccins autorisés pour les femmes enceintes car il contient une version affaiblie du virus SRAS-CoV-2, malgré qu’elle soit inoffensive. Ce n'est pas le cas des vaccins à ARN messager. En règle générale, les vaccins dits vivants atténués ne sont pas utilisés chez les femmes pendant leur grossesse.
En plus de réduire leurs risques de complications, nous savons maintenant que les vaccins contre la COVID-19 administrés à une femme enceinte protègent également son bébé. La Dre Grigoriu, qui est également spécialiste en médecine materno-fœtale, explique que les anticorps produits par les femmes cheminent à travers le placenta et se rendent jusqu’au fœtus.
Bien qu’il soit rare que des femmes transmettent le virus de la COVID-19 à leur nourrisson pendant la grossesse, il n’en demeure pas moins que la protection qui est conférée au bébé par l’intermédiaire de sa mère est importante à la naissance.
Même si c’est vrai que, dans l’ensemble, la COVID-19 n’est pas sévère chez les enfants, chez les nouveau-nés qui sont quand même plus fragiles, ça a occasionné des hospitalisations et des situations quand même assez stressantes pour les familles, illustre Isabelle Boucoiran, obstétricienne-gynécologue au CHUCentre hospitalier universitaire de Sainte-Justine.