Une victime de viol refoulée à l’urgence de Fredericton
Radio-Canada
Une femme de Fredericton est encore sous le choc après s’être rendue à l’urgence de l’hôpital local pour subir un examen médico-légal après une agression sexuelle et avoir reçu la consigne de prendre rendez-vous le lendemain. Le Réseau de santé Horizon évoque une situation « inacceptable » et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) mène une enquête.
Elle s’est fait dire qu’aucune infirmière qualifiée du programme des infirmières examinatrices en cas d’agression sexuelle n’était sur place ou de garde ce soir-là pour effectuer l’examen à l’Hôpital régional Dr Everett Chalmers.
La victime de 26 ans, dont l'identité n'est pas dévoilée, a raconté qu’on lui avait dit de rentrer chez elle en pleine nuit, de ne pas prendre de douche ni de se changer et d’utiliser la salle de bain le moins possible, pour aider à préserver toute preuve.
« Je voulais vraiment ne pas avoir à préserver mon corps dans l’état où il était pendant encore 12 heures. J’avais l’impression qu’on me demandait de garder cette expérience. Que je pouvais le sentir sur moi. »
Elle a rappelé la police pour obtenir des conseils sur ce qu’elle pouvait faire. Ce n'est que lorsqu'un agent est intervenu que l’hôpital a appelé une infirmière pour l’aider, a-t-elle indiqué.
Aucune femme qui a été violée ne devrait jamais se faire dire de revenir le lendemain pour obtenir de l’aide après avoir trouvé le courage de demander de l’aide, plaide la victime.
Elle a décidé de parler de son expérience, ajoute-t-elle, pour s’assurer que cela n’arrive à personne d’autre.
L’agression a eu lieu en août, pendant la longue fin de semaine de la fête du Nouveau-Brunswick, lorsqu’elle est allée à un rendez-vous avec un homme qu’elle avait rencontré en ligne.
Elle est rentrée chez elle vers 22 h 30 et a décidé d’appeler le service de police de Fredericton pour lui demander ce qu’elle devait faire lorsqu’elle a vu tout ce sang.