Une technique non chirurgicale permet de stériliser les chattes
Radio-Canada
Une thérapie génique associée à une hormone permet de stériliser les chattes pour plusieurs années, montrent des expériences menées en laboratoire par le professeur David Pépin et ses collègues de l’École médicale de l’Université Harvard.
Cette nouvelle approche cible l'hormone antimüllérienne naturellement produite chez les mammifères, qu’ils soient mâles ou femelles. Elle est produite par les organes reproducteurs, les testicules chez le mâle et les ovaires chez la femelle.
Chez la femelle, c’est une hormone qui est importante pour la régulation des follicules, qui sont des structures qui permettent aux ovocytes, les œufs, de grandir, a expliqué le professeur Pépin à la journaliste Sophie-Andrée Blondin de l’émission Les années lumière.
« L’hormone antimüllérienne est inhibitrice puisqu’elle permet qu’il n’y ait jamais trop de follicules en croissance dans l’ovaire. C'est la seule hormone connue qui régule négativement l'activation des follicules dormants. »
Elle permet de réduire le nombre de follicules qui croissent et de ne jamais en avoir trop à la fois, poursuit-il.
L'hormone antimüllérienne peut ainsi agir pour freiner l'ovulation, mais elle possède toutefois une durée de vie assez courte. Si l’on voulait l’injecter à des chattes pour arrêter complètement l'ovulation, il faudrait pratiquement procéder à une injection quotidienne.
Le professeur Pépin et ses collègues ont eu l’idée de mettre au point une technique qui agit plus durablement grâce à la thérapie génique.
« Avec la thérapie génique, on utilise un virus qui va infecter les cellules musculaires du chat si bien que ses muscles vont produire l'hormone de manière continue. »
Le virus adénoassocié a été utilisé dans ces travaux. Il est non pathogénique et ne présente aucun symptôme chez l’humain. Le virus amène le gène de l’hormone antimüllérienne dans les cellules musculaires qui sécréteront par la suite l'hormone dans le sang, et ce, même si les muscles ne produisent pas normalement cette hormone.