Une municipalité enlève des bancs publics pour éliminer le « flânage »
Radio-Canada
Une administration municipale au Labrador a pris la décision controversée de retirer plusieurs bancs de l’espace public dans la communauté. Le conseil municipal d’Happy Valley-Goose Bay dit avoir pris cette décision, qui s’avère controversée, pour combattre le flânage et de prétendues activités illégales.
Nous avons tous remarqué une augmentation du flânage, a déclaré le maire George Andrews. Selon lui, cela a commencé lors des Jeux d’hiver du Labrador, en mars.
C'était des gens aux facultés affaiblies, des groupes de personnes. Avant-hier soir, il y avait de 20 à 25 personnes qui flânaient autour de l’avion et qui lançaient des pierres ou des bouteilles de bière, a-t-il affirmé vendredi.
L’avion auquel il fait allusion est un monument, la réplique d’un avion militaire des États-Unis. Les bancs sur la petite place publique où il se trouve ont été enlevés. D’autres bancs publics le long d’un sentier ont aussi été retirés par l’administration municipale.
Selon le maire Andrews, le type d’activité qu’on veut voir cesser se produit autour des bancs publics. On ne prétend pas que ça va régler le problème, a-t-il déclaré. On essaie juste de faire quelque chose pour prévenir ces rassemblements et cette activité, vous savez, les gens qui dorment ou qui boivent, ce genre de choses à ces endroits.
Dans cette municipalité d’environ 8000 personnes, la décision fait l’objet de critiques.
Dans les médias sociaux, plusieurs se sont demandé comment le retrait de quelques bancs publics pourrait changer quoi que ce soit aux problèmes de logement et de consommation.
D’autres croient qu’on pénalise les citoyens qui s’assoient sur ces bancs et qui profitent des espaces verts. Le maire réplique que les marcheurs n’utilisent pas les bancs publics parce qu’il y a trop de monde autour.
Doug Pawson, directeur général du groupe End Homelessness St. John’s (« Mettons fin à l’itinérance à Saint-Jean » en français), un organisme communautaire à Saint-Jean de Terre-Neuve, déplore une manière de criminaliser l’itinérance.