Une fatigue pandémique de plus en plus répandue?
Radio-Canada
Après près de deux ans de pandémie, les messages du gouvernement et les restrictions sanitaires passent plus difficilement, constate Marie-Ève Carignan, professeure au département de communications de l'Université de Sherbrooke.
Selon elle, les nombreux points de presse des dernières semaines ont créé des attentes non comblées, et même une certaine confusion au sein de la population.
Il y a la fatigue pandémique. Il y a certaines populations qui se sont senties un peu mises de côté parce qu'elles ont été parfois accusées de ne pas respecter les mesures, de ne pas faire attention, sans de prise en compte de leur état psychologique, qui est quand même un facteur, explique-t-elle.
« L’état psychologique pousse à adhérer davantage à la désinformation et à refuser aussi les mesures sanitaires par moment. »
Il y a le gouvernement qui aussi, dans les dernières semaines, a peut-être parfois trop communiqué, et laissé en suspens certaines décisions, ce qui permet aux gens de spéculer sur ça va être quoi la suite, ajoute-t-elle.
Vendredi, le nouveau directeur national de santé publique, le Dr Luc Boileau, a annoncé envisager un déconfinement progressif avant la mi-février au Québec. Des restaurateurs continuent cependant de réclamer une date de réouverture concrète au gouvernement.
Anik Beaudoin, qui copréside l’Association des gens d'affaires du centre-ville de Sherbrooke et qui est propriétaire du restaurant Auguste, croit que pour des questions de rétention de main-d'œuvre, il est grand temps qu’un échéancier clair soit mis en place.
« Notre gouvernement nous dit "ah oui, nous aussi on a hâte d’aller au restaurant", mais pensez aux travailleurs de la restauration qui sont à 55 % de leur salaire en ce moment, qui ont une famille, une maison, des comptes à payer. »
Le propriétaire du traiteur la Fine bouche David St-Amour dit quant à lui être très impacté par les limites liées aux rassemblements. Il demande aussi des réponses au gouvernement.