Un trésor de plus de 30 000 bandes dessinées chez un collectionneur québécois
Radio-Canada
La maison de François Bourdages est un véritable musée consacré au 9e art. Elle abrite des trésors de la bande dessinée, plus de 30 000 ouvrages. Il y en a partout, soigneusement classés par style, dans les bibliothèques, dans les placards et même sous les lits.
C’est le tempérament introverti du collectionneur qui explique son amour des BD. J’étais pas très populaire à l’école, mais j’appréciais beaucoup de pouvoir m’évader quand j'avais une bande dessinée, se souvient François. Je lisais Captain America, après ça on dirait que j'étais plus fort, ajoute-t-il en riant.
Et pour enrichir sa collection, ce Gaspésien de naissance fréquente les brocantes, bouquinistes, marchés aux puces et d’autres adresses qu’il garde jalousement pour lui. C’est là qu’il trouve des ouvrages récents, mais aussi de nombreuses pièces rares, estimées à plusieurs milliers de dollars, dont certaines remontent aux années 30. Il est souvent aidé dans sa tâche par sa conjointe qui est aussi devenue une inconditionnelle de la bande dessinée.
Sur sa table de salle à manger, parmi les recueils dédicacés et les revues protégées dans leurs enveloppes de plastiques, François dévoile l’une des acquisitions chères à son cœur : les pages jaunies d’un journal français datant de 1934 où figurent des prépublications en noir et blanc de Tintin, avant même la parution des albums. Je ne les collectionne pas nécessairement pour leur valeur, mais c'est toujours le fun d'avoir quelques pièces plus difficiles à dénicher.
Une dédicace trouvée au hasard, la rencontre avec un auteur, un périodique des années 80 peu connu, ses trouvailles racontent souvent une histoire. En effet, M. Bourdages se souvient des circonstances dans lesquelles il a fait bon nombre de ses découvertes, un élément qui augmente son attachement aux pièces collectionnées.
Ce que recherche François, c’est avant tout le coup de crayon d’un dessinateur. Il aime les illustrations auxquelles il a été sensible dès son plus jeune âge, avant même d’apprendre à lire. Il conserve d’ailleurs l’un de ses tout premiers recueils.
Un autre élément important est le parfum du papier et de l’encre. On a tous un réflexe les collectionneurs, on sent la bande dessinée. Elles ont une odeur très particulière, confie François.
François a lu presque tous les albums qui garnissent ses nombreuses bibliothèques. Il les a souvent même relus. Il se souvient que plus jeune il dévorait en cachette les bandes dessinées le soir, bien après l’heure du coucher. Un amour qu’il partage volontiers au sein de sa famille avec ses quatre enfants, mais aussi dans la communauté des collectionneurs et auprès du grand public. Il a monté une exposition au Musée québécois de culture populaire de Trois-Rivières en 2018 sur l’art de la bande dessinée québécoise et a collaboré à de nombreux autres événements, salons, recherches et écrits au sujet de la BD.
D’autres bibliothèques seront bientôt livrées chez François à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Il pourra y ranger les nouvelles bandes dessinées qui viennent s’ajouter à sa collection sans cesse grandissante.