Un rôle protecteur de la vitamine K dans la vulnérabilité au diabète
Radio-Canada
Une protéine inconnue à ce jour, associée à la vitamine K, joue un rôle important dans le maintien des niveaux d’insuline dans le sang, montrent les travaux de chercheurs québécois de l’Institut de recherches cliniques de Montréal.
L’insuline est une hormone naturellement produite par le pancréas, plus précisément par les cellules bêta situées dans les îlots de Langerhans – des ensembles de quelques centaines de cellules qui représentent environ 1 à 2 % de la masse de l’organe, soit environ 1,5 gramme.
L’insuline permet au sucre d’entrer dans les cellules du corps, qui l’utilisent comme source d’énergie. Ainsi, le corps produit la quantité nécessaire d’insuline en fonction de ses besoins et des aliments qui sont consommés. Le diabète se manifeste lorsque le corps est incapable de produire suffisamment d'insuline ou de l'utiliser correctement.
Un dérèglement de la fonction des cellules bêta est au cœur du diabète de type 2, explique Mathieu Ferron, directeur de recherche à l'IRCM.
Or, Mathieu Ferron et sa collègue Julie Lacombe ont fait une découverte étonnante. Une protéine qui n’était pas connue et qui est présente dans les cellules bêta est dépendante de la vitamine K.
Cette protéine gamma-carboxylée, appelée ERGP, contrôle les niveaux de calcium dans les cellules bêta. Le calcium est vraiment important pour réguler la sécrétion d'insuline par ces cellules, ajoute la docteure Lacombe.
« Notre étude montre que la vitamine K, par la gamma-carboxylation, est essentielle pour que ERGP exerce son rôle. »
La vitamine K est un micronutriment essentiel qui est connu pour son rôle dans la coagulation du sang, explique Mathieu Ferron, directeur de recherche à l'IRCM.
Cette vitamine est impliquée dans une réaction enzymatique appelée gamma-carboxylation, qui joue un rôle critique dans plusieurs facteurs de coagulation, mais certaines de ses autres fonctions restaient à déterminer.