Un projet de recherche pour encourager la réduction des pesticides en milieu agricole
Radio-Canada
Un groupe de chercheurs québécois tentera de mettre en lumière des exemples concrets des bienfaits de la réduction des pesticides sur la santé des terres agricoles pour inciter les producteurs à adopter des pratiques durables et écologiques.
Pour les agriculteurs et les agricultrices, c'est important, l'environnement. Dans un monde parfait, ils voudraient réduire leur utilisation de pesticides, mais encore là, il faut qu'ils voient les résultats, s'assurer qu'ils n'auront pas de perte de rendement, soutient la professeure Valérie Langlois de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), qui mènera les travaux avec sa collègue Isabelle Lavoie.
Parce que si les conséquences des pesticides sont bien documentées, à l'inverse, les démonstrations sont peu nombreuses quant aux gains potentiels pour la biodiversité quand on en diminue son usage.
Ça semble évident, mais en même temps si personne ne le fait... C'est ce que les agriculteurs ont besoin, une espèce d'évidence que ça fonctionne, fait valoir Mme Langlois, experte en écotoxicogénomique.
Grâce à un financement de près de 1,3 M$, son équipe pourra mettre de l'avant cette possibilité. Elle étudiera durant les quatre prochaines années les effets des mélanges de contaminants les plus communs dans les grandes cultures et les zones maraîchères.
Les chercheurs vont observer la réaction des organismes vivants des écosystèmes, comme les collemboles, en retirant graduellement les pesticides.
C'est quoi le bénéfice? Lesquels reviennent, lesquels sont plus nombreux?, voilà autant de questions auxquelles Mme Langlois cherchera réponses.
L'hypothèse, c'est que ça va faire augmenter la biodiversité avec des organismes qui reflètent la qualité d'un bon sol, ajoute la chercheuse.
La démarche visera aussi à établir un équilibre entre une réduction des pesticides et le maintien d'un rendement intéressant pour les producteurs.