Un projet d’études des savoirs autochtones cherche à préserver la biodiversité
Radio-Canada
Un projet de recherche va étudier les connaissances ancestrales autochtones pour tenter de trouver des solutions à la perte de biodiversité mondiale.
L'initiative Ărramăt fait partie d’un éventail de projets annoncés il y a quelques jours par le gouvernement canadien dans le cadre du Fonds Nouvelles frontières en recherche.
Le mot Ărramăt veut dire un état de bien-être du vivant, souligne Mariam Wallet Aboubakrine, une des chercheuses principales.
« Ce qui fait la particularité, c’est que les connaissances traditionnelles autochtones sont reconnues ici comme des connaissances à part entière scientifiques et académiques »
Le projet de recherches se penchera sur les savoirs traditionnels en gestion des écosystèmes, mais sur d’autres aspects comme la santé humaine.
Il y a une crise de la biodiversité qui est majeure, lance Nicolas Mansuy, collaborateur externe au projet et chercheur au service des forêts à Ressources naturelles Canada.
« On s’aperçoit dans cette crise de biodiversité que les territoires gouvernés et gérés par les peuples autochtones sont en meilleure santé. »
On veut apprendre d’eux, connaître leurs pratiques, leurs cultures et leur vision et surtout apprendre de la vision holistique qu’ils ont dans la gestion du territoire et dans leur vie de tous les jours, ajoute le chercheur. Il estime que la science moderne peut avoir une vision très restreinte de certains problèmes.
Mariam Wallet Aboubakrine renchérit : Sur leurs territoires, les peuples autochtones ont su préserver plus de 80 % de la biodiversité mondiale qui reste. Cela suggère qu’il y a beaucoup de choses à apprendre, mais cela ne doit pas se faire de manière complémentaire ou marginale. Pour bénéficier des savoirs autochtones, il faut les intégrer complètement et les considérer à part entière comme étant de la science et donner de la place aux détenteurs de ces savoirs dans les prises de décisions.