Un pasteur fraudeur veut voir ses péchés expiés (ou presque)
TVA Nouvelles
Un pasteur espère s’en sortir avec quelques mois de prison pour avoir dépouillé ses fidèles de 268 000 $, dont un sexagénaire qui doit maintenant travailler à la chaîne pour subvenir à ses besoins.
« C’est pas facile... j’ai été mis à terre, ma santé s’est détériorée... Je dois survivre plutôt que vivre », a lancé Fortunato Orsini, mercredi, au palais de justice de Montréal.
M. Orsini témoignait dans le dossier de Mwinda Lezoka, un pasteur de la Communauté chrétienne de Béthel, à Ahuntsic. Et comme pour d’autres victimes, M. Orsini a été ruiné par le soi-disant homme de Dieu.
« Pendant ses années d’implications [à cette église], M. Orsini a éprouvé des difficultés financières au point d’avoir de la difficulté à se nourrir », avait noté le juge Yves Paradis en déclarant l’accusé de 58 ans coupable de fraude.
C’est qu’entre 2005 et 2010, le pasteur avait utilisé son ascendant sur ses fidèles pour obtenir des prêts et des dons pour son église, entre autres pour l’acquisition d’un immeuble pour le culte.
Ainsi, une fidèle qui a été prise de pitié quand le pasteur lui a dit qu’il risquait de perdre sa maison lui a prêté 50 000 $ qui devaient servir à un projet de résidence pour aînés. Sous la pression de Lezoka, deux sœurs ont pour leur part hypothéqué leur résidence afin de lui prêter 127 000 $.
M. Orsini a, quant à lui, perdu 80 000 $ et sa santé.
« Il avait une emprise sur moi, a témoigné M. Orsini mercredi. À 68 ans, je dois maintenant travailler dans un entrepôt pour payer mes dettes. »
Lezoka, qui n’a jamais remboursé les victimes, avait également été impliqué dans une affaire de détournement de fonds de près d’un million de dollars au Parc Safari, ce qui lui avait valu 15 mois de prison à domicile pour fabrication de faux.