Un partenariat entre deux compagnies de théâtre sudburoises suscite la grogne
Radio-Canada
Est-ce une fusion ou une collaboration entre deux organismes ? Le Sudbury Theater Centre affirme que le nouveau partenariat avec YES Theatre annoncé mardi après-midi est une collaboration; mais des intervenants du milieu y voient plutôt une fusion qui s’est déroulée dans le plus grand secret.
Selon ces derniers, le processus a manqué de transparence. Le public n’a pas été consulté lors des négociations, et un employé anciennement associé avec le théâtre YES a été nommé à huis clos dans un poste de gestion du Sudbury Theater Centre (STC), sans affichage externe.
Les deux compagnies de théâtre diffèrent dans leur offre culturelle. YES a une approche axée sur la musicalité, et met en vedette une nouvelle génération d’artistes. Créé il y a 50 ans, STCSudbury Theater Centre a un mandat plus général, incluant l’enseignement et la dramaturgie.
Pour Matthew Heiti et Kim Fauhner, deux auteurs et pédagogues connus dans le milieu de théâtre sudburois, il est vital que les deux compagnies demeurent distinctes et indépendantes.
Or, le directeur artistique du STCSudbury Theater Centre, Alessandro Constantini, souligne qu’un partenariat avec YES pour la saison 2022-2023 est l’approche la plus logique pour aider STCSudbury Theater Centre a surmonter ses difficultés financières.
Récemment, le Conseil des Arts du Canada a réduit son financement de 70 % et a menacé de l’éliminer entièrement si le STCSudbury Theater Centre n’entreprend pas d’action concrète, explique le communiqué.
Le théâtre a été une des victimes de la crise à l’Université Laurentienne. Les programmes de l’institution, sabrés dans le cadre de la restructuration, ont forcé l’exode du talent artistique vers d’autres villes.
Le manque de transparence de la Laurentienne dans l’élimination de son financement pour les arts a eu un effet d’entraînement sur la communauté du théâtre à Sudbury en général, selon Kim Fahner.
« Si le gouvernement menace d’éliminer le financement entièrement, la réaction logique devrait être d’aller chercher l’aide de la communauté, et non de prendre des décisions sans consultation. »