Un nouveau sport de combat inspiré du hockey tente une percée au Québec
Radio-Canada
Alors que la tolérance sur la tenue de bagarres au hockey est plus contestée que jamais au Québec, un nouveau sport émergeant voit le jour. Sur une petite glace synthétique, les participants vêtus d’un équipement complet de hockey s’affrontent dans un combat sans bâton ni rondelle. Le tournoi à la ronde vise à couronner le meilleur bagarreur.
Selon un des co-promoteurs du Ice Wars, le Trifluvien Dany Côté, tout est mis en place pour assurer la sécurité des participants. On a une organisation de boxe en arrière de ça qui est une commission de boxe qui est du Wyoming. On a des médecins, des tests médicaux pour les athlètes combattants. Il ajoute que l’organisation est structurée pour s’assurer de la santé et de la sécurité des concurrents. On veut des athlètes combattants. On ne veut pas des bagarreurs de fonds de ruelle. On veut des athlètes qui vont vouloir se développer.
Le Québécois Jean-François Lafrance est l'un des huit combattants qui ont participé au premier match tenu en mai dernier à Edmonton. Il révèle que l’expérience peut être assez payante. J'ai fait un combat, ça m'a donné 1 500 $. L'autre, ça donnait 4 000 $ et l'autre 6 000 $. À la fin, c'est une bonne bourse. On est bien traité, les avions sont fournis, l'hôtel est fourni. C'est une belle gang.
Le gagnant a empoché environ 15 000 $. Ces combats étaient retransmis en direct à la télévision à la carte. Selon Danny Côté plus d’un million de personnes ont payé pour visionner le premier gala sur Internet.
Pour l’entraîneur de boxe et de condition physique Maxime Sanon, cette nouvelle pratique n’est pas vraiment différente des autres du genre. On le fait sur un ring, pourquoi ne pas le faire là? Ce n'est pas durant une game de hockey. C'est le même setup que la boxe ou les arts martiaux mixtes.
Le combattant Jean-François Lafrance abonde dans le même sens. Sur glace c'est 30 secondes, tu as peut-être un coup de pas pire sur la bataille au complet. Tu as plus de chance de te faire ramasser dans un fond de bande et rester paraplégique qu'en te battant sur une glace.
Selon le co-promoteur, des entreprises des États-Unis et de la Finlande ont manifesté leur intérêt. C'est toutefois au Québec qu'il souhaite organiser l'un des prochains évènements. Mais déjà, la levée de boucliers s'organise.
Le porte-parole de l’opposition en matière de sports, de loisirs et de saines habitudes de vie, Enrico Ciccone, se désole que cette compétition soit associée au hockey alors qu’on essaie d’enrayer les bagarres au hockey. J'ai déposé un projet de loi, je sais que la ministre responsable des sports est contre les bagarres également. On sait ce qu'une commotion cérébrale peut faire à long terme. Il y a des rapports scientifiques à cet effet-là, que ce soit l'Alzheimer prématurée, les tendances suicidaires. Je serais très très très surpris que la Régie [des alcools, des courses et des jeux] accorde une licence à un genre d'évènement comme ça.
Danny Côté est conscient que la discipline aura à faire ses preuves, mais il se dit prêt à démontrer le sérieux de leur démarche. Il y a des risques comme dans tout sport de combat. [...] 'encadrer et l'organiser, c'est la façon de bien le faire, a-t-il exprimé en entrevue à l'émission Toujours le matin.