Un nouveau départ pour des Ukrainiens installés à Sherbrooke
Radio-Canada
Pendant 25 ans, Stéphanie Cordeau a hébergé et pris soin de personnes handicapées. Lorsque sa résidence a fermé en février dernier, le premier étage de sa maison s'est libéré. Touchée par les atrocités que vit le peuple ukrainien, la Sherbrookoise a ainsi décidé d'offrir un nouveau toit à plusieurs familles.
J'ai neuf chambres à coucher. On en a une ici avec Aleksandr, qui vient d'arriver la semaine passée. [...] Ça fait 25 ans que je donne beaucoup, c'était important pour moi de continuer à donner, souligne-t-elle.
Je leur offre la possibilité d'avoir un espace à eux, plus privé. Mais je suis toujours dans la même bâtisse, alors s’il y a quelque chose, je monte ou descends les aider, ajoute-t-elle.
Kateryna Shokha, son enfant de cinq ans Arina et sa belle-mère Larysa Sergiienko sont à Sherbrooke depuis le 3 juin. Lorsque leur ville a été bombardée, elles ont pris la déchirante décision de fuir l'Ukraine. Mme Sergiienko dit se considérer chanceuse d'être tombée sur la publication de Stéphanie Cordeau sur Facebook. Marioupol a été la première ville détruite complètement, ou presque détruite à 80 %, dit-elle en anglais. Elle est maintenant occupée par les Russes. Nous avons été dans cet enfer pendant environ deux semaines*, raconte-t-elle.
Depuis Bucarest en Roumanie, elles ont obtenu un visa et sont montées à bord d'un avion, en direction de Montréal. Elles ont dû laisser leurs conjoints derrière elles.
Ils n'étaient pas autorisés à quitter le pays parce qu'ils sont des hommes et qu'ils doivent protéger l’Ukraine. Il n'y a pas de mots pour exprimer notre sentiment. On ne sait pas quand ils pourront nous rejoindre ici. On va bâtir notre vie, ici*, indique Mme Sergiienko.
Leur nouvelle vie, elles la construisent un jour à la fois. Pendant qu'Arina va à la garderie, Larysa, Kateryna et leur nouveau colocataire Aleksandr vont travailler dans une buanderie près de la maison. Pour les trois, c'est une occasion de s'intégrer à la communauté avant de pouvoir exercer leur profession.
Kateryna est économiste et Larysa, coiffeuse.Je repratiquerai mon métier quand je parlerai un peu le français. Cet emploi temporaire aura été une belle expérience*, croit cette dernière.
Leur intégration aurait été beaucoup plus difficile sans le soutien de Stéphanie Cordeau et de sa famille.