Un mois pour mieux comprendre le syndrome de la Tourette
Radio-Canada
Au Québec, environ une personne sur 200 est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette, un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des tics moteurs et vocaux. Même si cette prévalence paraît élevée, il est encore difficile pour les personnes atteintes de ce syndrome d'avoir accès à des services qui peuvent faciliter leur quotidien.
Le fait d'être atteint du syndrome de Gilles de la Tourette ne rend pas moins intelligent, insiste Nathalie Pételle, directrice générale de l'Association québécoise du syndrome de la Tourette (AQST). En fait, quand ils réussissent à contrôler certains tics, les gens peuvent vivre une vie épanouie et être fonctionnels, dit-elle.
Toutefois, il n'existe pas de solution miracle puisque ce syndrome se manifeste différemment chez chaque personne qu'il affecte.
Il y a autant de manifestations que de personnes différentes qui ont le syndrome, explique Mme Pételle. La gravité, l'intensité et la variété des tics diffèrent d'une personne à l'autre, mais ça peut aussi varier dans la vie d'une même personne.
Si 90 % des personnes atteintes développent au moins un autre trouble, notamment de l'anxiété, un trouble de déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), des troubles du sommeil ou des troubles obsessifs compulsifs, les effets de ceux-ci peuvent être modulés par de la thérapie ou par de la médication.
Malgré tout, la méconnaissance ainsi que le malaise qui peut être suscité par les tics de ces personnes peuvent priver celles-ci de relations épanouissantes. Des données de cette association indiquent que 82 % des adultes atteints de ce syndrome ont des difficultés sociales; 48 % d'entre elles pensent au suicide.
« Quand on comprend que la personne n'a pas de contrôle sur les bruits ou sur les mouvements qu'elle fait et qu'on la côtoie davantage, on est capable de vivre avec elle et d'être plus compréhensif. »
Malheureusement, les préjugés et les stéréotypes freinent l'épanouissement social des personnes atteintes du syndrome de Gilles de la Tourette, dont seulement 10 % souffrent de coprolalie, c'est-à-dire l'impulsion de dire des gros mots et des obscénités.
C'est là un aspect facile à caricaturer et qui, trop souvent, caractérise à tort l'ensemble des personnes atteintes de ce syndrome.