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Un comité d’experts demande un moratoire sur l’étalement urbain au Québec
Radio-Canada
Un comité de scientifiques qui conseille le ministre de l'Environnement réclame un moratoire sur l'étalement urbain et demande l'arrêt temporaire des projets qui augmentent la capacité autoroutière des six régions métropolitaines du Québec, le temps de mettre en place un mécanisme d'évaluation des interactions entre mobilité, urbanisme et transport.
Dans un avis au ministre de l'Environnement, Benoit Charette, rendu public lundi, le Comité consultatif sur les changements climatiques soutient ainsi qu'un moratoire sur la perte des milieux naturels s'impose. Il fonde ses recommandations sur le dernier rapport alarmant des Nations unies sur les changements climatiques.
Le Comité s'inquiète notamment du fait que la superficie des milieux naturels dans le sud du Québec diminue à raison de 0,6 % par an.
On prend des décisions à la pièce parfois et on voit l’impact du cumul de l’ensemble de ces stratégies, a déploré Alain Webster, président du Comité consultatif sur les changements climatiques et professeur titulaire en économie de l'environnement à l'Université de Sherbrooke, en entrevue à Tout un matin, lundi.
« Quand on regarde l’ensemble de la vallée du Saint-Laurent, en une douzaine d’années, l’Institut de la statistique du Québec nous dit qu’on a artificialisé un territoire équivalent à la grandeur de l'île de Laval. »
Il faut faire attention, parce que ça complique la vie et ça va rendre difficile l’atteinte du volet climatique, soutient M. Webster.
Au-delà de la protection des milieux naturels, le Comité estime que la capacité autoroutière ne doit plus augmenter dans les six grandes régions urbaines, tant et aussi longtemps qu'un mécanisme public d'évaluation n'aura pas été mis sur pied pour tenir compte de la mobilité, de l'urbanisme et de l'offre de transport.
Lorsqu'on fait des projets autoroutiers, que ce soit à Montréal, à Gatineau, à Sherbrooke ou à Québec, à chaque fois, il faut être capable de penser aux incidences à long terme en matière d'aménagement. On ne fait pas ça adéquatement, explique Alain Webster.
Le grand projet d'électrification des transports est essentiel, mais non suffisant, ajoute le professeur. Il faut sortir du volet fossile le plus rapidement possible. On a trois petites décennies à peine pour y arriver si on veut que la hausse de la température soit limitée à 1,5 degré Celsius. Il faut être carboneutre, explique-t-il.