Trois patients obtiennent d’Ottawa le droit d’utiliser la psilocybine légalement
Radio-Canada
Le nouveau ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, vient d'autoriser trois Canadiens qui souffrent de troubles de santé mentale, notamment la dépression, l'anxiété et le syndrome de stress post-traumatique, à suivre légalement une thérapie à base de psilocybine.
La psilocybine, l'agent psychotrope des champignons hallucinogènes, a été interdite au Canada en 1974. Si des exemptions progressives ont été introduites, elles ne concernaient que des personnes en soins palliatifs ou en phase terminale d'une maladie.
Nathan Kruljac, résident de Surrey, a fait une demande d'exemption en mars avec l'aide de l'organisation à but non lucratif TheraPsil, établie à Victoria. Il est l'un des patients qui ont obtenu une exemption.
Je souffre depuis 15 ans. La décision du ministre de reconnaître mes traumatismes et ma douleur et de me permettre l'accès à la psilocybine par compassion pourrait être un tournant dans ma vie, mais peut-être pas. Le choix m'appartient et ne devrait pas relever d'une décision prise par un département administratif de notre gouvernement, affirme-t-il.
Le ministère canadien de la Santé a accordé les quatre premières exemptions à des patients en soins palliatifs en août 2020, mais, selon Spencer Hawkswell, directeur général de TheraPsil, beaucoup d'autres attendent toujours, dont 15 autres patients de son association.
Il s'agit d'une avancée majeure. J'espère que le gouvernement continuera d’approuver les innombrables demandes d'exemption restantes de patients souffrant de céphalées en grappe, de syndrome de stress post-traumatique et de troubles liés à la consommation de substances, qui méritent également d'y avoir accès , dit-il.
Selon M. Hawkswell, plus de 81 personnes résidant au canada ont obtenu une exemption légale pour se procurer de la psilocybine, dont 50 personnes malades. Pas une seule d'entre elles n'a pu avoir accès à un approvisionnement sûr, même s'il y a de nombreux producteurs dans le monde et au Canada, déplore-t-il.
Outre le maintien des exemptions pour les patients, l'organisation TheraPsil insiste sur la nécessité d'approuver également les exemptions pour les professionnels de la santé et les praticiens.
Les exemptions pour les professionnels de la santé sont essentielles pour que les thérapeutes puissent terminer leur formation […] et répondre à la demande croissante de patients approuvés pour cette option de traitement, explique M. Hawkswell.