Toutes les canicules sont renforcées par le réchauffement, affirment des experts
Radio-Canada
Toutes les canicules portent d'ores et déjà l'empreinte mesurable et caractéristique du réchauffement de la planète, ont assuré mercredi des scientifiques spécialisés dans le lien entre événements météo extrêmes et changement climatique.
Le réchauffement provoqué par les activités humaines renforce également la fréquence et l'intensité des inondations dans certaines régions du monde et de certaines sécheresses, mais le lien est moins systématique, selon le document publié mercredi et présenté comme un guide à l'attention des journalistes.
Il n'y a aucun doute que le changement climatique modifie les règles du jeu en matière de canicule, a déclaré à l'AFP l'une des auteurs, Friederike Otto, de l'Imperial College de Londres.
Chaque canicule dans le monde aujourd'hui est plus forte et a plus de probabilité de se produire en raison du changement climatique provoqué par les humains, insistent la chercheuse et son coauteur Ben Clarke, de l'Université d'Oxford, dans le document.
Alors ne soyez pas trop prudents, les canicules sont liées au réchauffement, disent-ils aux médias qui couvrent ces canicules.
Jusqu'à récemment, les scientifiques étaient réticents à lier formellement un événement particulier au changement climatique, mais la science dite de l'attribution a fait d'immenses progrès ces dernières années, permettant d'identifier et de quantifier la responsabilité du réchauffement dans un événement météo, parfois en quelques jours.
Par exemple, Friederike Otto et ses confrères du World Weather Attribution ont estimé que l'épisode de canicule extraordinaire qui avait frappé l'Amérique du Nord en juin 2021, avec un record de 49,6 °C au Canada, aurait été presque impossible sans le réchauffement.
La vague de chaleur de ce printemps en Inde et au Pakistan est encore en train d'être analysée, mais ce que nous voyons maintenant sera normal, voire froid, dans un monde entre +2 °C et +3 °C, commente Friederike Otto.
Pour l'instant, le monde a gagné près de 1,2 °C en moyenne par rapport à l'ère préindustrielle.