
Soleil Launière, longtemps écartelée entre ses identités innue et québécoise
Radio-Canada
L'artiste disciplinaire et metteure en scène Soleil Launière présentera samedi une lecture de son premier texte dramaturgique, Akuteu, à l’occasion du 27e Festival international de littérature.
Perçue comme trop ou pas assez blanche selon les gens, celle qui a grandi dans la communauté innue de Mashteuiatsh a longtemps été partagée entre ses deux identités.
Dans ce récit autobiographique teinté de poésie, Soleil Launière, dont le père est innu et la mère québécoise, partage son vécu de femme innue qui "blende" facilement dans une société majoritairement blanche, selon le résumé de la pièce.
L’artiste multidisciplinaire, qui allie le chant, le mouvement et le théâtre en passant par l’art de performance, y parle de la honte et de la tension entre [le fait d’] habiter en ville, mais de venir d’une communauté [innue] .
Quand elle était jeune, Soleil Launière se faisait dire qu’elle passait, comme on dit dans sa communauté, c’est-à-dire qu’elle passait pour une blanche.
Pendant 20 ans, je me suis demandée ça voulait dire quoi passer, 20 ans à me demander j’étais qui moi, dit-elle dans son spectacle.
Soleil Launière raconte également qu’elle se faisait dire qu’elle n’était pas assez foncée lorsqu’elle allait à l’école primaire de sa réserve, et que ses tantes lui avaient demandé de taire qu’elle était autochtone lors de la crise d’Oka, en 1990, car elles avaient peur pour elle.
