
Scandale de corruption en Inde: la Caisse a-t-elle tenté d’étouffer l’affaire?
Le Journal de Montréal
La Caisse de dépôt et placement du Québec a passé sous silence de l’information sur deux dirigeants de sa filiale en Inde alors qu’elle savait très bien qu’ils avaient été congédiés un an auparavant en lien avec des activités de corruption.
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Un an après avoir congédié deux hauts dirigeants soupçonnés de corruption en Inde, la Caisse de dépôt et placement du Québec a non seulement omis de divulguer cette information dans des documents réglementaires publics, mais elle a rendu hommage aux deux cadres, selon ce qu'a découvert notre Bureau d’enquête.
Dans des documents de la filiale CDPQ India déposés en Inde en septembre 2024 obtenus par notre Bureau d’enquête, la Caisse ne tarit pas d’éloges envers Saurabh Agarwal et Deepak Malhotra.
Ces deux cadres, qui ont été respectivement directeur général de CDPQ India et directeur des infrastructures pour l’Asie du Sud pour la Caisse, ont été accusés en novembre de complot visant à entraver la justice aux États-Unis.
Les accusations sont en lien avec un stratagème allégué impliquant le producteur d’énergie solaire indien Azure Power Global, dans lequel la Caisse a englouti 600 millions $ en épargne des Québécois.
«Le conseil [de CDPQ India] exprime sa gratitude pour les services et les conseils rendus par [Deepak Malhotra et Saurabh Agarwal]», peut-on lire dans le document qui rapporte les états financiers de CDPQ India.
Or, selon des informations obtenues auprès de la Caisse dans les derniers jours, Malhotra a été congédié en octobre 2023 et n’a pas reçu d'indemnité de départ. Quant à Agarwal, il est parti en juillet 2023 et a reçu une indemnité de départ, mais la Caisse a depuis réclamé le remboursement d’une partie de cette indemnité déjà versée et a qualifié son départ de congédiement.
