Santé mentale : l’entrepreneur, ce « héros » ébranlable
Radio-Canada
« Ça fait peur de dire : "hey, la gang, ici, on est une entreprise en croissance avec des investissements de plus de dix millions de dollars et je consulte un psychologue" […] Je pense que cela ne devrait plus être délicat de parler de la santé mentale chez les entrepreneurs. » C’est en ces termes que Dominic Gagnon a répondu presque instantanément lorsqu’il a été sollicité pour participer à la réalisation de ce reportage.
Le cofondateur et PDG de Connect&GO, qui a mis au point le bracelet électronique pour les grands événements publics comme le festival Osheaga, sait de quoi il parle. Il a touché le fond avant de rebondir et de devenir une sorte de porte-parole de ces femmes et ces hommes d'affaires, ces super héros que l’on peine à imaginer fatigués, épuisés et au bout du rouleau.
Avec sa voix qui résonne dans les locaux de son entreprise dans le Mile-Ex à Montréal, en plein déménagement vers de nouveaux bureaux, M. Gagnon se confie sur son trouble d’attention et d’hyperactivité diagnostiqué assez tard dans sa vie. Il se dit également dyslexique.
Ce cocktail a de quoi rendre la vie d’un entrepreneur bien compliquée, reconnaît-il.
Connect&GO, perçue comme un chef de file dans son domaine, a été sérieusement ébranlée par la crise sanitaire. Le tsunami de la COVID-19 a brouillé toutes les cartes en faisant vaciller les entreprises les plus solides et en aggravant la situation des plus fragiles.
« J’ai touché plusieurs creux, mais celui de la pandémie a été l’un des plus bas. »
En plus des épisodes d’anxiété et de stress intenses, il a versé dans la consommation d’alcool d’une façon excessive.
Je n’allais pas bien, c’était difficile. Le matin, je pleurais dans l’auto. Je pleurais aussi avant de débarrer la porte de mon bureau.
M. Gagnon est passé par une phase de déni et il a cru que cela était passager.