Sanctions en Haïti : des Canadiens dans la mire du gouvernement fédéral
Radio-Canada
Les Canadiens qui financent les bandes criminelles en Haïti peuvent se le tenir pour dit. Ils risquent d’être sanctionnés par le gouvernement du Canada.
L'impunité n'est pas une option, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly dans une entrevue aux Coulisses du pouvoir avant d’ajouter : Le but de notre régime de sanctions, c'est qu'il soit efficace. Donc si jamais il y a des personnes au Canada qui font partie de ce système de corruption, qui profitent de la violence en Haïti, certainement ils vont être sanctionnés.
Le 21 octobre dernier, le conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le recours à des sanctions pour sortir le pays de la crise qui l’étouffe. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le premier ministre haïtien, Ariel Henry, ont aussi réclamé l’intervention d’une force internationale pour rétablir la sécurité. La ministre Joly ne veut pas s’engager sur cette voie pour le moment, pas avant d’avoir obtenu le rapport de la mission d’évaluation qu’elle a dépêchée en Haïti la semaine dernière.
La question était aussi à l’ordre du jour de ses rencontres avec son homologue américain, le Secrétaire d’État Antony Blinken, de passage à Ottawa et Montréal la semaine dernière. Mme Joly estime que toute initiative doit obtenir l’assentiment des autorités haïtiennes et la collaboration de la communauté internationale.
La vie est intenable pour la population de ce petit pays des Caraïbes. Les gangs armés contrôlent l’entrée du plus grand terminal pétrolier du pays et les principales routes entourant la capitale, Port-au-Prince.
C’est un malheur de plus après la pandémie de la COVID-19, l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse et le puissant tremblement de terre a frappé la péninsule ouest de l’île un mois plus tard. La ministre Joly estime que le temps presse : Le pays est au bord du gouffre et fait face à un désespoir immense. Alors c'est sûr qu'on a une obligation morale d'agir.
La stratégie indopacifique, qui établira l’approche du Canada en matière de diplomatie, de défense et d’économie dans cette grande région du monde, se fait toujours attendre. La ministre des Affaires étrangères espère la dévoiler bientôt.
Notre objectif est encore et toujours de défendre et de promouvoir nos intérêts canadiens dans la région de l'Indo-Pacifique, a ajouté Mme Joly.
Ottawa veut y accroître ses relations commerciales. La ministre a d’ailleurs annoncé l’intention du Canada de se joindre au Cadre économique indopacifique, une initiative américaine à laquelle treize autres pays, dont l’Australie, la Corée du Sud, l’Inde et le Japon, ont adhéré pour solidifier leurs liens.