Rejet de la doctrine de la découverte : bien accueilli par des Autochtones albertains
Radio-Canada
Des membres des communautés autochtones de l’Alberta qualifient de bonne nouvelle la décision du Vatican de répudier la doctrine de la découverte annoncée jeudi.
Pour Matthew Wildcat, membre de la communauté Ermineskin de la nation Crie et professeur de science politique à l’Université de l’Alberta, c’est une excellente nouvelle. Il note que la doctrine a encore des conséquences sur les politiques actuelles canadiennes qui ne peuvent être changées du jour au lendemain, mais c’est un pas dans la bonne direction, selon lui.
Je pense que c'est historique et qu'il faut s'en réjouir. C'est une énorme victoire symbolique pour les peuples autochtones, lance-t-il. Selon lui, cela signifie qu’il existe une réelle volonté de l’Église de reconnaître que le concept de la doctrine avait quelque chose de particulièrement néfaste.
Je pense qu'il s'agit d'une indication que l'Église est prête à prendre les revendications [des peuples autochtones] plus au sérieux et à se confronter [aux pensées liées aux hiérarchies créées par la colonisation] au sein de sa propre institution, ajoute-t-il.
Matthew Wildcat indique toutefois que cela ne veut pas dire que cela entraînera des changements importants.
Il avoue avoir été un peu choqué de cette annonce puisque lorsque le pape a fait sa visite au Canada l’été dernier, il ne pensait pas que c’était possible : J'espère que c'est le signe qu'il y a eu une écoute profonde.
Matthew Wildcat croit qu’à l’avenir, les nations autochtones dans leur ensemble devraient se désengager de leur relation avec l'Église. Selon lui, bien que le rejet de la doctrine par le pape soit un bon signe, il ne croit pas que les peuples autochtones devraient continuer de mettre de l’énergie dans cette relation.
En même temps, l'Église pourrait, à l'avenir, souhaiter être un allié des peuples autochtones et les défendre dans nos relations avec les pays dans lesquels nous vivons, et donc si c'est ce que l'Église veut faire, je m'en réjouirais, précise-t-il.
Pour Tamara Baldhead Pearl, professeure adjointe à la Faculté de droit de l’Université de l’Alberta originaire de la communauté crie One Arrow en Saskatchewan, il s’agit d’une déclaration importante.