Réflexion sur la qualité du français à l’Université de Moncton
Radio-Canada
La qualité du français des Acadiens est-elle en déclin? Des experts réunis à l’Université de Moncton n’en sont pas si certains et préféreraient que cette hypothèse s’appuie sur des faits.
Le problème du discours et des perceptions négatives qui surgissent plusieurs fois au cours d'une même décennie dans les médias, du discours au sujet de notre façon de parler en Acadie, n’est pas productif, affirme Sylvie Blain, professeure en didactique du français à l'Université de Moncton.
Ces idées — préconçues, suggère-t-elle — créent encore plus d’insécurité linguistique chez les francophones en milieu minoritaire.
À force de se faire dire ça, on a l’impression que notre français n’est pas bon. Alors que ce n’est pas vrai, poursuit-elle.
« On a honte de la façon dont on parle et cette honte vient souvent de ce discours. »
Selon elle, il n'est pas sûr que la qualité de la langue française se détériore en Acadie. C’est basé sur des anecdotes, des rumeurs, mais il n’y a pas eu d’enquêtes sérieuses, de données empiriques qui démontrent hors de tout doute que la qualité de la langue se détériore, dit la professeure.
J’ai 60 ans. Quand j’avais 20 ans, les gens de 60 ans disaient de ma langue qu’elle était mauvaise, que "les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus écrire". Ça revient à chaque génération, ce discours-là, a illustré Mme Blain, rencontrée vendredi à Moncton à l’occasion de la seconde de trois journées de réflexion sur la langue française.
La première de ces trois journées organisées par l’Université de Moncton s'est déroulée lundi dernier au campus de Shippagan. Un dernier jour d'ateliers est prévu mardi prochain au campus d'Edmundston.
Gervais Mbarga, professeur d’information-communication à l’Université de Moncton et président du Conseil de la langue française, explique que le sénat académique s’inquiétait de la qualité de la langue et a interpellé le recteur à ce sujet.