
Qui succédera à Boris Johnson au Royaume-Uni?
Radio-Canada
On saura aujourd’hui quels seront les deux finalistes dans la course à la succession de Boris Johnson. Le chef conservateur a démissionné le 7 juillet après le départ fracassant d’une cinquantaine de membres de son gouvernement, dont plusieurs ministres et d'autres membres du Cabinet, qui soutenaient ne plus lui faire confiance.
M. Sunak a été l'un des tout premiers à se positionner dans la course qu’il a lui-même provoquée, explique Thibaud Harrois, maître de conférences en civilisation britannique contemporaine à l'Université Sorbonne Nouvelle à Paris. C'est lui qui a été un peu à la manœuvre dans cette histoire parce qu’il était chancelier de l'Échiquier, un des postes les plus importants aux finances. Et c'est suite à sa démission que s'est mis en route le processus qui a conduit au retrait de Boris Johnson.
Son départ, immédiatement suivi de celui du ministre de la Santé Sajid Javid, a amorcé la vague qui a finalement emporté le premier ministre.
Né à Southampton, sur la côte sud anglaise, de parents originaires de l’Inde, Rishi Sunak a fait fortune dans la haute finance.
S’il est élu, ce serait la première fois qu’une personne d’origine indienne se retrouve à la tête du Royaume-Uni. Cependant, souligne Thibaud Harrois, il y a déjà eu plusieurs ministres originaires du sous-continent indien, dont M. Javid et l’ancienne ministre de l’Intérieur Priti Patel.
À part leur origine, ce sont des politiciens sortis d’un moule on ne peut plus classique, précise M. Harrois.
Rishi Sunak est un pur produit d'Oxford, où il a fait le programme philosophie, politique et économie, comme la plupart des premiers ministres récents. Il a un profil conservateur traditionnel. Après un MBA à l’Université Stanford, en Californie, il a été analyste pour Goldman Sachs et partenaire dans deux fonds spéculatifs.
« Ce n'est pas quelqu'un qui vient d'une classe populaire ou qui aurait une éducation différente. »
Ce milieu assez élitiste pourrait jouer en sa défaveur dans la mesure où les conservateurs tentent d’élargir leur base électorale en allant notamment chercher des voix dans le nord de l'Angleterre, plus traditionnellement travailliste, soutient M. Harrois. M. Sunak n'a pas ce profil-là, ajoute-t-il.
