Quel impact le sébaste a-t-il sur l’écosystème du golfe du Saint-Laurent?
Radio-Canada
Une nouvelle étude présente un premier aperçu des possibles répercussions de la hausse des populations de sébastes de l'Atlantique dans le golfe du Saint-Laurent.
Sarah Brown-Vuillemin, responsable de l'étude et doctorante à l'Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER), a voulu en apprendre davantage sur la prédation de la crevette nordique par le sébaste, alors que le crustacé est en déclin depuis plusieurs années.
Les populations du poisson de fond en hausse pourraient être préoccupantes pour l'industrie de la pêche commerciale de la crevette nordique, qui observe une baisse du taux de capture depuis quelques années.
En vérifiant le régime alimentaire des grands sébastes, elle constate que les comportements de prédation de la crevette sont sensiblement les mêmes entre les années 1990 et la dernière décennie.
Ce qui est marquant est que la prédation sur la crevette nordique n’a pas fluctué même si les abondances, elles, ont fluctué. Ça indique donc que le sébaste serait un prédateur plutôt sélectif, indique Sarah Brown-Vuillemin.
Or, selon elle, il est encore trop tôt pour évaluer les effets à long terme qu'aura le sébaste sur les stocks de crevettes nordiques.
Elle estime par contre qu'ils seront considérables dans les années à venir puisque le poisson peut atteindre 42 centimètres à l'âge de 40 ans. Le zooplancton, soit des copépodes et amphipodes, représente la principale catégorie de proies pour les petits sébastes de moins de 20 centimètres. Au fur et à mesure qu’il va grandir jusqu’à atteindre plus de 30 centimètres, on va voir la transition vers une alimentation à plus de 50 % sur la crevette nordique, souligne la doctorante.
Les relevés officiels du ministère des Pêches et des Océans du Canada (MPO) font état d’une taille moyenne d'environ 24 cm. On peut se douter qu’en grandissant encore, le sébaste aura peut-être un impact de prédation sur la crevette nordique qui va s’intensifier dans les années à venir, avance Sarah Brown-Vuillemin.
Elle juge que pour obtenir plus de réponses, il faut assurer des suivis réguliers de la biomasse dans le golfe du Saint-Laurent.