Quand la Coupe Davis était disputée devant l’Assemblée nationale
Radio-Canada
La Coupe Davis remportée par l'équipe canadienne l’automne dernier était de passage à Québec, cette semaine. L’occasion de célébrer les exploits du héros local Félix Auger-Aliassime, mais également de se remémorer la lointaine époque où les matchs du Canada étaient disputés tout près des remparts du Vieux-Québec devant l’Assemblée nationale.
C’était gros et c’est surtout l’endroit où ça se passait qui était unique. Les joueurs vantaient Québec comme étant la place pour venir jouer, relate Jacques Hérisset au sujet du Club des employés civils de Québec, aujourd’hui disparu.
Lui qui allait un jour fonder le Challenge Bell, Hérisset était encore adolescent lorsque le Canada a affronté les équipes américaines et mexicaines à Québec, en 1960 et 1961, dans le cadre du tournoi de la Coupe Davis.
En marchant sur les murs de la Citadelle, les gens pouvaient voir les joueurs à l'œuvre. Il y avait des gradins d’un côté du central et un talus de l'autre où les spectateurs s'asseyaient, se rappelle Jacques Hérisset.
Après une défaite contre la puissante équipe américaine en 1960, tous les espoirs reposaient sur deux joueurs québécois en 1961 face au Mexique. Le jeune François Godbout avait hérité du rôle de numéro deux, derrière la grande vedette du tennis canadien Robert Bédard.
La veille du tournoi, le nouveau premier ministre du Québec, Jean Lesage, avait traversé la rue pour venir faire le tirage. On sentait l’importance du moment, se souvient aujourd’hui Godbout.
Dans un duel serré où les Canadiens et les Mexicains s'étaient partagé les honneurs des quatre matchs de simple, tout s’était joué sur le match de double. Les deux joueurs québécois devant un public conquis face aux futurs champions de Wimbledon Antonio Palafox et Rafael Osuna.
Je me rappelle qu’on avait eu une balle de manche en 4e manche. Une balle que je joue encore parfois dans ma mémoire. Mais on s’était finalement fait éliminer 3–2 par le Mexique, résume François Godbout.
Malgré la défaite, le Club des employés civils venait de se bâtir une réputation internationale. Dans les années suivantes, un nouveau tournoi à la ronde disputé sur la terre battue de Québec allait attirer la plupart des meilleurs joueurs au monde.