Paul Mukendi n’aurait pas agi seul pour fuir le Canada
Radio-Canada
Dans les moments qui ont suivi la fuite de Paul Mukendi du Canada, en août dernier, la police de Québec a songé à le mettre sous écoute électronique, avec de possibles complices, a appris Radio-Canada. Même si cette technique d’enquête n’a pas été retenue, cela suggère que le pasteur n’a pas agi seul.
Selon nos informations, des discussions ont eu lieu au Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) pour voir s’il serait opportun d’intercepter les communications privées de Paul Mukendi.
Le pasteur avait promis de se présenter en prison le 20 août afin de purger une peine de 8 ans pour avoir agressé sexuellement une mineure. Or, deux jours plus tôt, il s’est enfui à bord d’un avion en partance de Toronto, échappant ainsi à la justice.
Comme M. Mukendi était déjà hors du pays, l’écoute électronique n’aurait évidemment pas permis de le ramener. Or, la possibilité d’intercepter les communications de certains de ses proches, à Québec, aurait aussi été envisagée par le SPVQ.
Cela aurait pu permettre, par exemple, de savoir qui a possiblement contribué à la fuite du pasteur de 44 ans et de quelle manière, puisque Paul Mukendi n’avait plus de passeport lui permettant de voyager légalement.
Selon nos informations, il y avait même un certain appétit au sein du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour utiliser l'écoute électronique dans cette affaire.
Il semble toutefois qu'au bout du compte les bénéfices potentiels liés à la mise en place de cette technique d’enquête aient été jugés trop minces. Le SPVQ n’est donc pas allé plus loin dans sa réflexion.
Le SPVQ a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada, mais dans une brève réponse envoyée par courriel, la porte-parole Sandra Dion ne nie pas que l’écoute électronique aurait pu être mise en place.
« Toutes les techniques d’enquête ont été envisagées et les techniques appropriées et pertinentes ont été employées en conséquence. »