Passé Roxham, il faut aussi de la chance pour bien s’établir au Québec
Radio-Canada
« Cuidado! Pasito, pasito…» En espagnol, l’homme guide son assistant dans le cadre de la porte. Il faut y aller doucement : la cuisinière passe tout juste. Après, ça sera au tour du réfrigérateur.
L’équipe est habituée, travaille vite. Julian Alvarez l'aide à monter les meubles dans son nouvel appartement. C’est un jeune père de famille d’origine africaine, récemment arrivé par le chemin Roxham.
Ce demandeur d’asile a choisi Julian Alvarez comme nom d’emprunt. Il préfère être discret en attendant que les autorités étudient le dossier de sa famille de trois enfants.
Hier, c’est ça qu’on avait pour dormir. Du carton. Il montre du doigt de minces boîtes brunes aplaties déposées dans le salon. Un lit de fortune pour des demandeurs d’asile arrivés avec rien.
Les meubles donnés par un groupe communautaire remplissent quelque peu le modeste appartement. Sans cela, il n’y aurait rien pour cuisiner, rien pour garder le lait au frais.
Ces meubles sont essentiels pour commencer une nouvelle vie au Canada. Mais ils ne représentent qu'une première étape dans le long parcours bureaucratique du demandeur d’asile.
Un processus complexe. Mal ajusté aux besoins actuels.
Comme des milliers d’autres, Julian Alvarez et sa famille doivent formaliser leur demande d’asile, une étape essentielle pour obtenir ce qui est connu dans le milieu comme le papier brun.
Ce document représente la confirmation du dépôt d’une demande d’asile. Par le passé, il était délivré à la frontière. Maintenant, ce n’est plus aussi systématique.