Pénurie de main-d’oeuvre : un enjeu de campagne au Saguenay-Lac-Saint-Jean
Radio-Canada
L’impact de la pénurie de main-d'œuvre se fait de plus en plus sentir au Saguenay-Lac-Saint-Jean et il ne fera que s’alourdir dans les prochaines années, alors que sa population est parmi les plus vieillissantes au Québec. Pour plusieurs candidats de la région, la solution passe par l’immigration ou encore par la contribution des retraités.
Le nombre de postes vacants dans la région a plus que doublé en quatre ans. Selon les dernières données de Statistique Canada, le Saguenay-Lac-Saint-Jean comptait 5295 postes vacants au premier trimestre de 2022.
Quatre ans plus tôt, à la même période, on dénombrait 2260 postes vacants dans la région.
Les entrepreneurs, travailleurs et clients sont à même de constater la situation, qui se traduit pour plusieurs par une surcharge de travail ou par la difficulté à obtenir des services.
La pénurie de main-d'œuvre est arrivée de manière assez rapide. On la voyait arriver, mais depuis deux ans, c’est vraiment un phénomène beaucoup plus aigu, constate Martin Belzile, le directeur général de la Corporation d’innovation et développement Alma–Lac-Saint-Jean-Est (CIDAL).
L’organisation de développement économique jeannoise a dû adapter son accompagnement des entreprises. La question des ressources humaines se trouve maintenant au cœur de son intervention et elle vient de lancer un nouveau service de recrutement international au printemps.
Le nombre de postes vacants continuera de grimper en flèche dans la région. Un total de 32 700 postes devront être comblés, pour la période 2021-2025, selon les prévisions du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.
De ce nombre, 25 000 seront le résultat de départs à la retraite, en raison des nombreux baby-boomers qui quittent le marché du travail.
Les naissances qui ont suivi la grosse période du baby-boom étaient beaucoup moins importantes en nombre que celles de la période du baby-boom. Les retraités ne sont pas remplacés par les nouveaux travailleurs, donc c’est sûr qu’il y a une trame de fond qui est solide et qui va rester comme ça encore plusieurs années, expose le démographe Marc Tremblay, qui est professeur associé à l’Université du Québec à Chicoutimi.