Maude Cyr, une ultra-marathonienne aux prises avec le syndrome post-COVID-19
Radio-Canada
Maude Cyr a eu des symptômes modérés quand elle a eu la COVID-19, en janvier 2021. Mais de nouveaux symptômes sont apparus rapidement après sa guérison de l'infection initiale, et certains persistent, 12 mois plus tard.
Anxiété, syndrome post-traumatique, difficulté à se concentrer : le quotidien de Maude Cyr, résidente de Pemberton, en Colombie-Britannique, a été bouleversé depuis sa maladie. Aujourd'hui, ses symptômes ne sont plus aussi éprouvants qu'il y a quelques mois, mais ils n'en restent pas moins présents.
C'est une maladie, dans le fond, qui est invisible, dit Maude Cyr. Ça ne paraît pas : je parle comme avant, finalement, mais, à l'intérieur de moi, les idées ont du mal à s'organiser.
Maude Cyr a eu des troubles visuels, a perdu des cheveux, et le plus handicapant pour cette ultra-marathonienne accomplie, ce sont les troubles musculaires. Elle n'était plus capable de s'entraîner comme elle le voulait, et, celle qui termine fréquemment sur les podiums a dû abandonner tous ses objectifs de course.
Ce n'est qu'en novembre 2021 que Maud Cyr a été orientée vers une clinique de traitement des cas du syndrome post-COVID-19, communément appelé COVID longue. Quand j'allais voir les médecins, ils ne savaient pas quoi faire, explique-t-elle. Ils m'ont dit d'attendre. Il y en a qui m'ont dit que c'était une dépression, il y en a qui m'ont dit que c'était peut-être un burnout (épuisement).
À la clinique de traitement des cas de COVID-19 de longue durée de l'Hôpital St-Paul's de Vancouver, la directrice médicale, Adeera Levin, explique que 75 à 80 % des patients voient une amélioration de leurs symptômes après 6 mois. D'autres récupèrent après 9 mois, ajoute-t-elle. Ce qu'on observe, comme dans beaucoup de maladies, c'est la variabilité.
La clinique de St-Paul's fait partie d'un réseau de 4 cliniques de traitement du syndrome post-COVID-19 en Colombie-Britannique créé en janvier 2021. En un an, les 25 à 30 médecins et chercheurs qui travaillent dans ces cliniques ont vu 2600 patients.
On étudie le rôle de l'inflammation, ou encore de la génétique, dit le Dr Adeera Levin. Qu'est-ce qui fait que les patients répondent à la maladie comme ils le font? Pourquoi un patient répond-il d'une certaine manière et un autre qui a le même virus avec la même gravité quitte-t-il l'hôpital indemne?
Les scientifiques n'ont pas encore beaucoup de réponses. Les raisons pour lesquelles certaines personnes sont atteintes de la COVID de longue durée restent une énigme. Certaines études affirment que 10 % des malades de la COVID-19 vont souffrir d'une forme du syndrome. D'autres études mentionnent plutôt 20 à 30 %.