Maggie Gyllenhaal adapte Elena Ferrante pour Netflix
Radio-Canada
« J'ai toujours été réalisatrice mais je n'osais pas me l'avouer » : l'actrice Maggie Gyllenhaal passe derrière la caméra avec l'intention de défaire l'image de la mère parfaite dans The Lost Daughter, avec Olivia Colman, disponible vendredi sur Netflix.
Née dans une famille de cinéma (elle est la fille du réalisateur Stephen Gyllenhaal, et la sœur de l'acteur Jake Gyllenhaal), Maggie Gyllenhaal adapte pour ses débuts en tant que réalisatrice un récit de l'autrice italienne à succès Elena Ferrante, célèbre pour ne jamais avoir dévoilé sa réelle identité.
Les deux femmes n'ont d'ailleurs correspondu que par courrier, la réalisatrice écrivant à l'autrice pour demander si elle l'autorisait à s'emparer de son œuvre. Réponse : oui, mais à condition qu'elle réalise elle-même.
Je ne sais pas qui elle est, c'était comme un vote de confiance venu de l'espace, a souligné Maggie Gyllenhaal en présentant le film à la Mostra de Venise, dont il est reparti avec le prix du scénario.
Sur le ton du thriller psychologique, The Lost Daughter (L'Enfant perdue en français; quatrième tome de la saga L'Amie prodigieuse) se déroule dans un décor de carte postale, les plages et ruelles d'une île grecque, où Leda (Olivia Colman), une universitaire anglo-saxonne menant une existence qu'on devine solitaire, est venue passer quelques jours de repos.
La femme taciturne et éduquée devra cohabiter dans la cité balnéaire avec une famille nombreuse et modeste, des gens de la région qu'elle considère comme brusques et bruyants. Une relation toute particulière va se créer entre l'une des membres de la famille, Nina (Dakota Johnson), toute jeune mère de famille, et Leda, qui voit remonter ses souvenirs.
Une mère peut-elle tout abandonner sans abîmer pour toujours son lien avec ses enfants? Être parent est-il donné à tout le monde? Leda est hantée par son propre passé, sous forme de flash-backs.
Maggie Gyllenhall explique avoir été marquée il y a plusieurs années par la lecture du récit d'Elena Ferrante, qui lui avait ouvert les yeux sur la réalité de la maternité.
Quand je l'ai lu, je me suis dit "Oh mon Dieu, cette femme est complètement tarée"! Mais une milliseconde après, je me suis dit ça me touche personnellement, donc soit je suis tarée, soit c'est une expérience que beaucoup de gens vivent mais dont personne ne parle, a-t-elle raconté.