
Lever le voile sur les violences sexuelles conjugales
Radio-Canada
Mylène Tondreau, une figure connue dans le milieu de la danse, a demandé de lever l’ordonnance de non-publication à son endroit. Son ancien conjoint, Samuel Bourque, l’a agressée sexuellement à plusieurs reprises.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Mylène Tondreau a toujours dansé. J'ai ouvert mon entreprise à 19 ans, à 22 ans j'ai acheté ma maison, à 23 ans j'ai ouvert ma deuxième école de danse à Magog et là je roulais, je roulais, j'ai travaillé extrêmement fort toute ma vie [...] Là je me ramasse aujourd'hui avec plus rien.
Sa vie a basculé, son partenaire de l’époque, Samuel Bourque, la droguait à son insu pour abuser d’elle. Jamais j'aurais cru qu'un jour quelqu'un arriverait à m'atteindre à ce point-là, de me faire douter de moi à ce point là et personne n'est à l'abri de ça , explique Mylène Tondreau.
Samuel Bourque a été reconnu coupable d’agressions sexuelles sur six victimes, dont Mylène. Sa sentence sera connue au mois d’août, après un long processus judiciaire.
« C'est horrible parce que c'est extrêmement long. Jamais, jamais au grand jamais je n'aurais pensé qu'en m'impliquant comme ça, ça aurait duré trois ans. »
Trois ans plus tard, elle a fait lever l’ordonnance de non-publication qui protégeait son identité, pour sensibiliser sur la violence sexuelle conjugale.
J'ai trouvé ça dur d'être couvert, mentionne-t-elle. Je veux pouvoir m'exprimer, je veux pouvoir rectifier les faits aussi.
L’intervenante au CALACS La Passerelle, Élisabeth-Anne Mailloux, constate que les femmes veulent de plus en plus s’exprimer. C'est une façon de sortir du statut de victime si on veut, d'aller chercher de la solidarité, assure-t-elle. C'est comme une reprise de pouvoir, une reprise de contrôle sur sa vie et sur ces événements, sur ce qui s'est passé
Maintenant, Mylène Tondreau voit le procès de son ancien partenaire comme une étape dans sa guérison. Là j'ai touché le fond, mais je pense que c'est parce qu'il m'attend quelque chose de plus merveilleux, croit-elle. Je trouve ça long et je pense que ça va m'affecter toute ma vie, mais j'ai confiance.
