Les SMAQ demandent l’aide du public pour la relance des petites salles de spectacle
Radio-Canada
La campagne de sociofinancement #SoutenezVosScènes, qui vise à soutenir les petites salles indépendantes, se déroule jusqu’à dimanche. Malgré les assouplissements des mesures sanitaires des derniers mois, plusieurs établissements culturels peinent à se remettre sur pied, notamment les petites salles indépendantes.
Le réseau des Scènes de musique alternatives du Québec (SMAQ) invite donc le public à contribuer à la relance d’une vingtaine de lieux de diffusion indépendants, en achetant des bons qui peuvent être échangés pour des concerts, de la nourriture ou des consommations. Parmi les salles concernées, on compte l'espace d'Ausgang Plaza et le Quai des Brumes à Montréal, le Minotaure à Gatineau ou encore le Pantoum à Québec.
Dès le début de la pandémie, en mars 2020, les SMAQ savaient que leurs membres auraient rapidement besoin d’aide, mais l’association a préféré attendre la relance officielle du milieu culturel avant de lancer sa campagne de sociofinancement. En effet, elle ne voulait pas demander de l’argent sans programmation à proposer au public.
On voulait que le message soit : "On est ouverts, on a une programmation pour vous", plutôt que : "Donnez-nous de l’argent s'il vous plaît", explique Jon Weisz, directeur général des SMAQ.
Pourquoi se procurer des bons d’achat plutôt que de transiger directement avec les salles de spectacle concernées? Parce que ces dernières sont en situation de précarité et ont besoin de liquidités maintenant, et non seulement dans les mois qui viennent.
La vente de bons leur permet d’encaisser les sommes immédiatement, avant les différents événements à la programmation et avant l’hiver, une période d’ordinaire plus tranquille qui s’annonce charnière pour les salles indépendantes, notamment en regard des frais fixes qui grugent rapidement leur rentabilité.
Je pense que les besoins diffèrent selon la salle. C’est clair que les frais fixes sont les plus importants, la plupart de nos salles étant locataires, explique M. Weisz. [Et] la plupart des travailleurs dans nos lieux sont des travailleurs autonomes. Si on ne peut pas leur assurer un certain nombre d’heures, ils vont aller travailler ailleurs.
Depuis la mi-novembre, sur un objectif ambitieux de 50 000 $, les SMAQ n’ont récolté que 2375 $ sur le site de sociofinancement La Ruche (Nouvelle fenêtre); une réponse plutôt décevante de la part du public, mais qui ne surprend pas tout à fait M. Weisz.
Il affirme que depuis les mesures de confinement, même les plus grands mélomanes de son entourage préfèrent maintenant s'emmitoufler et regarder Netflix plutôt que d’aller voir des concerts. Mais la sédentarité favorisée par la pandémie ne serait pas le seul facteur en cause, puisque c’est une tendance qu’il observe depuis au moins 2017.