Les plexiglas et la désinfection des surfaces, ce n’est pas efficace contre la COVID-19
Radio-Canada
Les trois meilleures armes pour combattre la COVID-19 sont la vaccination, le port du masque et la ventilation, répètent les experts depuis des mois. Alors pourquoi continue-t-on d’utiliser des plexiglas et de désinfecter les surfaces à un rythme effréné?
Depuis mars 2020, notre compréhension du SRAS-CoV-2 a beaucoup évolué. Au grand désarroi de plusieurs experts, les méthodes de prévention mises de l'avant par les autorités n’ont toutefois pas évolué au même rythme.
C’est difficile pour les gens de se tenir au courant, la science bouge tellement vite. Je ne sais honnêtement pas comment les Canadiens peuvent vraiment savoir quelles sont les meilleures méthodes de prévention, se désole Tara Kahan, chimiste de l'atmosphère et professeur à l'Université de la Saskatchewan.
Nimâ Machouf, épidémiologiste et chargée de cours à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, croit que le public continue pour cela d'appliquer certaines mesures peu efficaces – comme le recours à des plexiglas et la désinfection des surfaces – parce que les gouvernements ne leur ont pas bien expliqué que la science avait changé.
Selon plusieurs experts, les plexiglas sont essentiellement inutiles dans la lutte contre la COVID-19 et donnent un faux sentiment de sécurité.
James Scott, directeur du Département de la santé au travail et de l'environnement à la Dalla Lana School of Public Health de l'Université de Toronto, explique qu’au début de la pandémie, les experts croyaient que le virus se propageait surtout par de grosses gouttelettes, ce qui explique pourquoi il a d'abord été conseillé d'installer ces barrières physiques.
Mais rapidement, les experts en ventilation et en bioaérosols ont conclu que le SRAS-CoV-2 se transmet surtout par aérosols et que les particules du virus peuvent se propager plus loin que deux mètres.
Un plexiglas peut stopper les grosses particules éjectées par un éternuement à proximité, mais n’arrête pas ces aérosols qui continuent de flotter dans l’air ambiant.
Comme pour la fumée de cigarette, un plexiglas n'arrêtera pas les aérosols de se propager dans une pièce, dit Mme Kahan. « Avec un plexiglas, on sentirait encore la fumée. C’est le même principe avec les aérosols. Il faudrait être dans une boîte de plexiglas avec de la filtration pour que ça marche!