Les plantes distinguent le début et la fin d’un toucher
Radio-Canada
Même sans la présence de nerfs, les plantes sont capables de sentir lorsque quelque chose les touche et cesse de le faire, montrent les travaux de biologistes américains de l’Université de Washington publiés dans la revue Nature Plants (Nouvelle fenêtre) (en anglais).
Dans une série d'expériences, le professeur Michael Knoblauch et ses collègues de l’Université d’État de Washington ont montré que les cellules végétales individuelles réagissaient au contact d'une tige de verre très fine en envoyant des ondes lentes de signaux à d'autres cellules végétales.
Et lorsque la pression est relâchée, elles envoient des ondes beaucoup plus rapides, expliquent les chercheurs dans un communiqué publié par l’institution.
Il avait déjà été démontré que les plantes réagissent au toucher, mais les présents travaux indiquent que les cellules végétales envoient des signaux différents au début et à la fin d’un contact.
« Il est tout à fait surprenant de constater à quel point les cellules des plantes sont sensibles, c'est-à-dire qu'elles sont capables de déterminer si quelque chose les touche. Elles perçoivent la pression et, lorsque l'objet est relâché, elles perçoivent la chute de pression. »
Les plantes sont sensibles d'une manière très différente des animaux, sans cellules nerveuses et à un niveau très fin, poursuit le professeur Knoblauch.
L’équipe américaine a mené une série de 84 expériences en ayant recours à la technique dite du microlevier appliquée à des cellules individuelles de l'épiderme de feuilles intactes de 12 plants d'Arabidopsis thaliana et de Nicotiana tabacum. Leurs feuilles synthétisaient des indicateurs de calcium génétiquement modifiés.
Ces expériences ont révélé que les forces de compression induisent des pics de calcium qui précèdent des vagues de calcium retardées qui se déplacent lentement. Le relâchement de la force provoque des ondes nettement plus rapides, notent les chercheurs dans l’étude.
En outre, les scientifiques ont observé de nombreuses réponses complexes en fonction de la force et de la durée de l'effleurement, et la différence entre le début et la fin de l'effleurement était toujours très claire.